Tewassoul appelle à un dialogue national encadré par une personnalité indépendante et une direction paritaire

Le parti Tewassoul a soumis une série de propositions visant à encadrer le futur dialogue national en Mauritanie, insistant notamment sur la nécessité de confier la coordination du processus à une figure indépendante et impartiale.
Dans un document remis ce samedi au coordinateur du dialogue, Moussa Fall, la formation islamiste a souligné que la personne chargée de conduire les discussions devrait être « totalement neutre », afin de garantir l’équité dans le déroulement des séances et d’assurer une issue crédible à l’ensemble du processus.
Le parti précise que cette nomination doit résulter d’un consensus entre le pouvoir et l’opposition, et que son choix final devrait être entériné par les autorités.
Parallèlement, Tewassoul propose la création d’un organe dirigeant de 30 membres. Cette instance, selon le parti, doit refléter la diversité nationale : elle inclurait des représentants des différents courants politiques (majorité et opposition), des syndicats, des partis, des communautés de la diaspora, ainsi que des chercheurs et experts issus des centres d’études.
Elle serait dirigée par un président neutre, assisté de deux vice-présidents — l’un issu de la majorité, l’autre de l’opposition —, dans un souci d’équilibre et de parité.
Le parti recommande en outre une structuration du dialogue autour de trois grands axes thématiques, chacun organisé en atelier :
• Réformes politiques : Cet atelier serait consacré à la séparation des pouvoirs, à la redynamisation des institutions constitutionnelles, aux conditions d’organisation d’élections libres et transparentes, à la révision du code électoral, aux libertés publiques, au cadre juridique des partis, à la réforme de la justice et à l’indépendance de l’administration.
• Unité nationale et cohésion sociale : Ce deuxième atelier aborderait les questions liées à l’identité islamique commune, aux menaces que représentent l’athéisme ou les tentatives de prosélytisme, à la paix civile, à l’intégration et au vivre-ensemble, à la mémoire nationale, à l’esclavage et à ses séquelles, ainsi qu’aux défis liés à la définition de l’identité nationale.
• Gouvernance et développement : Le troisième volet traiterait de la bonne gouvernance, de la lutte contre la corruption, du développement durable, de la performance des services de base (santé, éducation, etc.), ainsi que de problématiques majeures comme la pauvreté, le chômage, la condition des femmes et des jeunes, la protection de l’environnement et les migrations.
En formulant ces propositions, Tewassoul entend contribuer à un dialogue « sérieux, inclusif et constructif », à même de renforcer la stabilité politique et de jeter les bases d’un consensus national durable.