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Adama Bâ tire la sonnette d’alarme : la diaspora mauritanienne en France et en Belgique confrontée à une crise d’état civil

Le jeune acteur politique Adama Bâ, figure montante de la diaspora mauritanienne, a effectué une visite de terrain auprès des communautés mauritaniennes établies en France et en Belgique.

Cette mission d’écoute et d’évaluation avait pour objectif de recueillir les doléances des ressortissants mauritaniens vivant à l’étranger. Le constat est sans appel : la problématique majeure soulevée par la diaspora est celle de l’état civil, en particulier la situation critique des Mauritaniens non enrôlés.

Un dispositif insuffisant face à l’ampleur des besoins

Entre le15 novembre 2023 au 17 février 2024, une commission d’enrôlement avait été déployée par les autorités mauritaniennes pour remédier à cette problématique. Toutefois, ce dispositif s’est avéré largement insuffisant : la commission ne fonctionnait que deux jours par semaine, enregistrant à peine 12 personnes par jour. En 3 mois, seuls 288 ressortissants ont pu être enrôlés par la commission d’enrôlement, un chiffre dérisoire face à la forte demande de la communauté.

Plusieurs membres de la diaspora, pourtant munis de rendez-vous fixés par la commission du 20 février 2024 au Décembre 2024, n’ont jamais été reçus. En 17 février 2024, sans préavis, la mission d’enrôlement a été définitivement arrêtée, laissant des centaines de Mauritaniens dans l’incertitude et la détresse administrative.

Une double peine pour les non-enrôlés

La situation s’est encore aggravée depuis 20 février 2024. Les consulats de Mauritanie en France à cessé de délivrer les attestations de passeport, qui étaient jusque-là utilisées comme documents provisoires pour les ressortissants non enrôlés. Ces attestations permettaient d’accéder à des droits essentiels comme le renouvellement des titres de séjour, permis de travail, ou encore l’accès aux soins et aux droits sociaux.

Aujourd’hui, des centaines de Mauritaniens de la diaspora se retrouvent dans l’illégalité administrative malgré leur présence régulière et intégrée en Europe. Faute de documents officiels, certains risquent de perdre leur emploi, leur titre de séjour, voire de faire face à des expulsions.

Un impact économique et social direct

Il est important de rappeler que la diaspora mauritanienne joue un rôle crucial dans l’économie du pays. Beaucoup de familles en Mauritanie dépendent directement des transferts d’argent envoyés par leurs proches à l’étranger. Priver ces ressortissants de leurs droits administratifs, c’est menacer la stabilité économique de nombreuses familles et aggraver la précarité dans plusieurs régions du pays.

Appel urgent au gouvernement

Face à cette situation alarmante, Adama Bâ appelle le gouvernement mauritanien à agir de toute urgence. Deux solutions sont proposées :

1. La réouverture d’une commission spéciale d’enrôlement au sein des ambassades et consulats, avec une capacité réelle et adaptée à la demande.

2. La reprise de la délivrance des attestations de passeport par les consulats, en attendant que l’ensemble des ressortissants non enrôlés puissent régulariser leur situation.

« L’enrôlement est un droit fondamental. Il en va de la dignité, de la citoyenneté et de la stabilité des Mauritaniens à l’étranger. Le silence face à cette crise est inacceptable », a déclaré Adama Bâ.

La diaspora mauritanienne de France et de Belgique attend une réponse rapide et concrète des autorités. Il en va de l’avenir de centaines de familles, ici et là-bas.

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