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La crise sanitaire liée au Covid 19 alimente-t-elle la flambée des prix des produits alimentaires ?

L’année 2020 a mis en péril la sécurité alimentaire pour des millions de personne sur le continent Africain. Les cours des denrées alimentaires de base ont connu une forte croissance sur le plan mondial en janvier 2021.

Cette flambée des prix touche les céréales, les huiles, le riz et le sucre. L’indice FAO des prix des produits alimentaires qui couvre (sucre, huiles, produits laitiers, viande) s’est établi à 113 ,3 % en janvier 2021 en hausse de 4% par rapport à décembre 2020. Le sucre a progressé de 8,1%, les céréales de 7% et les mais de 11,2%.

La demande chinoise ainsi que la baisse des stocks aux USA et l’arrêt des exportations de l’Argentine ont entrainé une flambée des prix des cours de ces denrées alimentaires sur le plan international.

Il est à noter que le début de l’année 2021 a connu une forte croissance de la demande du riz et des huiles végétales. Cette tendance à la hausse s’explique par une forte demande Africaine et la faible production d’huile de palme en Indonésie et en Malaisie en raison des perturbations climatiques.

La pandémie du Covid 19 a entrainé aussi un décollage du prix du fret maritime en provenance d’Asie. L’indice phare du marché, qui fournit une estimation moyenne des tarifs pratiqués sur 20 routes de transport en vrac de marchés sèches cotait en janvier de cette année 1828 points, contre 1111 points en novembre 2020.

La situation reste tendue pour le transport des marchandises par voie maritime en raison de la demande importante et des capacités limitées du fret. Cette situation générale a entrainé une flambée de prix des denrées de base au niveau de notre pays.

Pour répondre aux besoins sociaux et augmenter la résistance à ces chocs, le gouvernement mauritanien a mis en place une batterie de mesures pour atténuer les conséquences économiques sur la population. Un programme couvrant les domaines de l’éducation, la santé, l’accès à l’eau potable et l’énergie, le développement de l’agriculture et le cash transfert a été mis en œuvre.

La couverture des besoins alimentaires des populations vulnérables a été assurée à travers des opérations de distribution gratuite des vivres sur l’ensemble du territoire national.

Les effets négatifs de la pandémie sur notre population nous ont montré la nécessité de développer notre agriculture pour assurer notre sécurité alimentaire.

Il convient de rappeler qu’en dépit d’importants investissement réalisés ces dernières années par les Pouvoirs Publics dans le domaine des infrastructures et des aménagements agricoles, le secteur du développement rural reste caractérisé par une contribution insuffisante à la croissance économique du pays. Un plan de relance pour le développement de notre agriculture est nécessaire pour relever les défis.

Mohamed Lemine Naty
Economiste

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