Accord RIM-UE : Facilitons la tâche à Monsieur l’Evaluateur de l’UE (suite et fin)

Dans l’écrit du 16 juin courant (https://cridem.org/C_Info.php?article=784768&), Monsieur l’Expert chargé par l’UE d’évaluer la mise en œuvre du dernier protocole de l’accord de pêche RIM-UE, a été informé sur le contexte dans lequel vont prochainement démarrer les négociations pour un nouveau protocole.
Aujourd’hui, l’attention de Monsieur l’Evaluateur est sur la position des Mauritaniens par rapport à chacun des quelques points, objets généralement de négociations et de visions différentes ou contradictoires (https://cridem.org/C_Info.php?article=673009).
Tout d’abord, il y a les ressources halieutiques ou les possibilités de pêche, exprimées en tonnage par espèce ou groupes d’espèces, à vendre par la Mauritanie à l’UE : Dans les APP, ces possibilités ne concernent, selon le traité de Lisbonne, que le surplus, c’est-à-dire les espèces que les pays côtiers ne peuvent pas exploiter, partiellement ou totalement, avec leurs propres flottes nationales.
Sur ce point, les Mauritaniens tiennent à réserver les céphalopodes et les poissons démersaux, sauf les merlus, aux navires nationaux artisanaux, côtiers et hauturiers.
En conséquence, les éventuels surplus au niveau des crustacées, du groupe des merlus et des poissons pélagiques, seront déterminés sur la base de l’avis de la recherche scientifique relatif aux tonnages pouvant être pêchés annuellement dans la ZEEM sans porter préjudice au renouvellement des ressources halieutiques. Pour toutes les catégories confondues de ces ressources, le surplus sera partagé entre les clients conformément aux engagements déjà pris par le pays, a ses intérêts actuels et à ses ambitions stratégiques d’avenir quant à maximiser les retombées économiques et sociales de l’exploitation de son patrimoine halieutique.
Ensuite, l’autre point important dans les négociations, en constitue les conditions financières. Celles-ci se composent essentiellement :
(i) de la compensation financière, supportée par la Commission Européenne. C’est une subvention similaire à celle accordée aux agriculteurs, aux éleveurs et à d’autres secteurs éligibles parmi ceux des pays membres de l’UE ;
(ii) des redevances armateurs payés uniquement par les navires qui se présentent effectivement pour pêcher alors que la partie mauritanienne se prive, toute la durée de validité du protocole, de vendre les tonnages contractés à d’autres acquéreurs ;
(iii) de l’appui sectoriel ou fonds d’appui sectoriel. Une création trompeuse et une clause des APP/APPD qui n’a jamais permis l’atteinte de l’objectif visée, à savoir aider les pays côtiers signataires de ce genre d’accords à parvenir à pouvoir exploiter leurs surplus par des navires et des marins nationaux (https://cridem.org/C_Info.php?article=665254).
La nouveauté concernant cette question d’argent, est que les Mauritaniens veulent exiger de leurs autorités supérieures de négocier un et un seul montant en contrepartie des possibilités de pêche qui seront octroyées à l’UE au titre du prochain protocole de pêche. Ce montant devra être, en totalité, garanti par l’UE et payé par elle en trois (3) tranches sur l’année ; son partage entre la Commission UE et les armateurs des pays bénéficiaires de quotas, étant donc une question interne des concernés.
Concernant les questions techniques, économiques et sociales relatives à la pêche des tonnages octroyés, Monsieur l’Evaluateur devra conseiller à nos clients européens de tenir compte des informations qui lui auront été fournies lors de sa présente mission dont notamment cet écrit et celui du 16 juin courant publié dans le site Cridem.
Les détails de ces questions, devront être profondément remis sur tables par les négociateurs mauritaniens pour les inscrire harmonieusement dans le nouveau contexte et à hauteur des ambitions des Mauritaniens.
Une dernière information qui vous est surement utile, Monsieur l’Evaluateur : les comptes de l’Etat au niveau de la Banque Centrale de Mauritanie sont assez pleinement approvisionnés 10 mois sur 12. L’accélération du rythme de consommation durant les derniers mois de l’année, assure un taux d’absorption suffisant les félicitations de de notre pays de la part de ses partenaires.
Dr Sidi El Moctar TALEB HAMME