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Mauritanie-Sénégal/Gaz : Ousmane Kane fixe les priorités

Dans un an et demi au plus, la Mauritanie et le Sénégal verront sortir les premiers mètres cubes de gaz du plateau maritime sénégalo-mauritanien.

L’information livrée par Ousmane Mamadou Kane, ministre mauritanien des Affaires économiques et de la promotion des secteurs productifs, lors de l’émission «l’Invité de l’économie» (RFI), datant de moins d’un mois, semble venir cette fois-ci d’une bonne source.

Retardée plusieurs fois pour cause de pandémie, le projet Grand Tortue Ahmeyim (GTA) développé conjointement avec le Sénégal pousse la Mauritanie à afficher ses ambitions économiques et à se mettre en ordre de bataille pour attirer les investisseurs.

La réponse à laquelle elle doit donner réponse est : comment se préparer à être une puissance gazière Promoteur de l’Agence pour la promotion des investissements en Mauritanie (APIM), Ousmane Mamadou Kane, en a confié les rênes à Aissata Lam, une femme battante qui était, jusqu’à sa nomination à ce poste très convoité, membre du staff de la communication de la panafricaine African Risk Capacity (ARC), basée à Johannesburg.

Déjà une belle moisson de l’APIM

Première dirigeante de la jeune Chambre de commerce de Mauritanie, femme de réseaux, membre du Conseil Consultatif pour l’égalité hommes/femme en France en 2019, cette native de Boghé (sud de la Mauritanie) a déjà réussi de belles choses (environ 123 milliards d’investissements depuis la création de l’APIM) en faisant équipe avec Ahmed Ould Khatry, directeur adjoint de l’APIM et ancien directeur général du réseau des Procapec (caisses populaires d’épargne et de crédit) qui n’ont plus réussi à se relever après son départ.

Pour le ministre des Affaires économiques et de la promotion des secteurs productifs, l’argent du gaz devra d’abord servir à moderniser le pays. «Le gaz va venir, Inch’Allah… L’économie ne sera pas nécessairement irriguée par un nouveau tissu économique, mais par contre ce qui est attendu, c’est d’abord l’injection de beaucoup de ressources au Trésor et à la Banque centrale, qui permettront de faire face à d’énormes besoins d’éducation de base, d’infrastructures routières, d’eau, d’assainissement et d’énergie, dont le pays a besoin», déclare-t-il à Rfi. La diversification économique est le meilleur atout pour attirer les investissements et le gaz est un secteur porteur dans un pays qui mise aujourd’hui principalement sur les mines et l’agriculture.

Aïssata Lam, la directrice de l’APIM, parie sur la stabilité du cadre juridique mauritanien pour convaincre les entreprises étrangères. «Ce qui va attirer les investisseurs, ce n’est pas forcément plus d’incitatifs fiscaux. Aujourd’hui, ce que recherche un investisseur, c’est la prévisibilité. Que ce soit en matière d’impôt ou de lois. Et nous pensons qu’il est important de rassurer, c’est ce que nous nous efforçons de faire. Et je pense que pour tout investisseur qui a envie de ne pas rater le train, c’est le moment de venir !»

Une invite qui ne sera pas forcément entendue par tous, car, en terme d’attractivité, la Mauritanie a encore beaucoup de progrès à faire. Le pays est classé 152ème sur 190 par la Banque mondiale pour la facilité d’y faire des affaires.

Par Mohamed Sneïba, Correspondant permanent – Nouakchott/Afrimag

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