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Une solution chinoise contribue à atténuer la pénurie d’eau dans la capitale mauritanienne

NOUAKCHOTT, 23 août (Xinhua) — Tard dans la nuit, la ministre mauritanienne de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Amal Mint Maouloud, se tenait silencieusement sur la plateforme d’exploitation de la station de prétraitement de l’eau de Beni Nadji, dans la région sud-ouest du Trarza.

Devant elle, six ensembles de bassins de décantation à haute densité entraient en phase d’essai tandis que les données défilaient sur les écrans de contrôle. Lorsque le niveau de turbidité est enfin descendu à 113 NTU, elle poussa un soupir de soulagement. Souriante, elle se tourna vers les techniciens à ses côtés et leva le pouce en signe d’approbation.

Le projet de prétraitement de Beni Nadji, construit par une filiale de la Power Construction Corporation of China (PowerChina), a été officiellement réceptionné par les autorités mauritaniennes début août.

« Ce projet est une solution optimale de traitement de l’eau, mis en œuvre par une équipe d’entreprise chinoise après une évaluation approfondie », a confié Mme Maouloud à Xinhua. « En livrant efficacement dans des conditions extrêmes, ils ont montré un véritable professionnalisme et un grand sens des responsabilités. La mise en service du projet soulagera fondamentalement les pénuries d’eau estivales à Nouakchott ».

La Mauritanie, située dans le nord-ouest de l’Afrique, est couverte à environ 80% par le désert du Sahara et connaît un climat aride. Sa capitale, Nouakchott, qui compte plus de 1,5 million d’habitants, dépend du fleuve Sénégal pour son approvisionnement en eau. L’eau brute est traitée à l’usine de Beni Nadji avant d’être acheminée vers la ville.

Cependant, chaque saison des pluies, les niveaux de limon et de boue du fleuve grimpent en flèche, dépassant la capacité de traitement de l’usine, ce qui plonge les habitants dans une grave pénurie d’eau. Pour résoudre ce problème, le gouvernement a décidé de construire un système de prétraitement de l’eau brute à l’usine de Beni Nadji et a confié le projet à une entreprise chinoise.

La nouvelle station, avec une capacité journalière de 255.000 mètres cubes, est équipée de six ensembles de bassins de décantation à haute densité, d’une salle de contrôle centrale, ainsi que de structures de prise et de rejet. Du lancement en janvier jusqu’à la mise en service complète en juillet, le projet a été achevé en seulement sept mois.

« C’est un projet qui garantit que, même pendant la saison des pluies, lorsque la turbidité du fleuve Sénégal fluctue considérablement, le gouvernement peut encore assurer de l’eau potable sûre pour Nouakchott et les zones environnantes », a indiqué Sidi Lemine, conseiller de la ministre, ajoutant que la Mauritanie envisage de promouvoir cette expérience à l’échelle nationale.

La construction n’a pas été sans difficultés. La chaleur torride et les tempêtes de sable ont accéléré l’usure des équipements et provoqué des pannes fréquentes.

« Pour s’adapter à l’environnement local, le projet a utilisé des turbines en acier inoxydable résistant à la corrosion et des composants de pompes durables. Les systèmes de contrôle ont également été dotés de niveaux de protection plus élevés », a indiqué Chang Yunfei, représentant de PowerChina en Mauritanie, précisant que les équipements clés ont été acheminés par voie aérienne et que la logistique a été rationalisée pour garantir l’avancement des travaux et la qualité du projet.

Le 7 août, la vanne d’écluse a été ouverte. L’eau boueuse du fleuve Sénégal s’est engouffrée dans les conduites en acier soudé jusqu’au bassin d’admission, puis dans les unités de traitement. La majorité est entrée dans le système de décantation à haute densité, où elle a subi des phases de mélange, une floculation et une sédimentation. Peu à peu, l’eau jaune et trouble est devenue claire. Le suivi a confirmé une amélioration significative de la qualité de l’eau.

« Cette station de prétraitement, construite selon des normes de classe mondiale en si peu de temps, est un miracle », a affirmé Hadrami Mohamed, expert technique de la Société nationale des eaux.

Le coordinateur du projet, Kane Mamadou, a indiqué que Nouakchott bénéficiera désormais d’un approvisionnement stable en eau potable même pendant la saison des pluies qui est la plus difficile. « Cela a considérablement allégé la pression de répartition et amélioré de façon notable le bien-être de la population », a-t-il souligné.

Jusqu’à présent, le projet a porté la stabilité de l’approvisionnement en eau potable dans la région de la capitale à 90%, créé environ 80 emplois locaux et devrait réduire de manière notable les maladies hydriques telles que le choléra et la dysenterie.

Le quotidien local Al-Akhbar a rapporté que le projet profitera à plus de 1,5 million de personnes, le qualifiant de « jalon pour la sécurité des moyens de subsistance et le renforcement de la résilience urbaine en matière d’eau ».

« Cette station de prétraitement ne démontre pas seulement la force d’ingénierie des entreprises chinoises, mais fournit également un modèle reproductible pour le traitement des eaux brutes très turbides dans les régions arides d’Afrique », a estimé M. Chang. « Elle apporte de l’eau potable et laisse une empreinte de confiance et de coopération ».

L’ambassadeur de Chine en Mauritanie, Tang Zhongdong, a indiqué que ce projet constitue un nouveau témoignage de la coopération de haute qualité entre la Chine et la Mauritanie dans le cadre de l’Initiative la Ceinture et la Route.

« En approfondissant une coopération pratique et en avançant ensemble, nos deux pays apporteront de plus grands bénéfices à leurs peuples et insuffleront un élan fort à la coopération sino-africaine dans la nouvelle ère », a conclu M. Tang.

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