Mauritanie : 5 millions de dollars du CERF pour une réponse humanitaire d’urgence dans le Hodh Chargui et le Guidimakha
Nouakchott, le 23 juillet 2025 – Le Système des Nations Unies en Mauritanie, en partenariat avec le Gouvernement mauritanien, annonce le lancement officiel de six initiatives financées par le Fonds central d’intervention d’urgence (CERF) dans le cadre de l’allocation pour les urgences sous-financées (Underfunded Emergencies 2025).
Cette allocation, d’un montant de 5 millions de dollars (200 millions MRU), vise à répondre aux besoins les plus urgents des communautés hôtes, réfugiés et retournés dans les régions du Hodh Chargui et du Guidimakha.
L’exacerbation de l’insécurité dans la zone transfrontalière avec le Mali a entraîné d’importants mouvements de populations vers le Hodh Chargui, qui accueille actuellement plus de 300 000 réfugiés.
Parmi eux, environ 173 000 ont trouvé refuge hors camp au sein des communautés hôtes, accentuant la pression sur les services et les ressources locales, telle que l’eau déjà limitées. Depuis avril 2025, 5 625 retournés mauritaniens ont rejoint la Mauritanie pourtant leur nombre total à 38 000. La majorité des réfugiés Maliens et retournes Mauritaniens sont des femmes et des enfants (83 %) vivant dans des conditions de vulnérabilité, souvent sans accès à un abri adéquat, à des soins de santé ou à une alimentation suffisante.
La couverture sanitaire dans la région, y compris en matière de santé reproductive, demeure insuffisante, avec seulement 50 % des besoins couverts en raison de facteurs structurels et contextuels.
En 2025, la situation s’est aggravée avec une épidémie de diphtérie, dont 80 % des cas signalés au niveau national sont concentrés dans le Hodh Chargui.
Par ailleurs, selon l’analyse du Cadre Harmonisé de mars 2025, plus de 83 000 personnes sont confrontées à une insécurité alimentaire de phase crise ou pire. Pendant la période de soudure, plus de 43 000 réfugiés sont exposés à une insécurité alimentaire sévère, dont plus de 22 000 dans le camp de Mbera et plus de 21 000 dans le reste de la région.
La situation est tout aussi préoccupante dans le Guidimakha, l’une des régions les plus touchées par les effets du changement climatique, notamment la variabilité des précipitations, les sécheresses et les feux de brousse. Ces derniers mois, la région a subi les effets combinés d’inondations et d’incendies, affectant 4 545 personnes lors des inondations d’octobre 2024, et détruisant 247 km² (24 695 hectares) de pâturages.
Grâce à l’appui du CERF, les agences onusiennes – l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), le Fonds des Nations Unies pour la Population (FNUAP), le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR), l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le Programme Alimentaire Mondial (PAM) – mettront en œuvre une réponse intégrée et multisectorielle, au profit de plus de 223 987 personnes vulnérables, réfugiés et population hôtes à travers quatre secteurs prioritaires :
• La sécurité alimentaire, avec une assistance monétaire destinée à couvrir les besoins nutritionnels des ménages vulnérables ;
• L’accès aux abris et aux articles non-alimentaires, à travers des aides en espèces pour les conditions de logement, la distribution de biens de première nécessité, ainsi qu’un appui “cash-for-gas” en remplacement du charbon et du bois de chauffe ;
• La santé, avec le déploiement de cliniques mobiles et le renforcement des structures sanitaires existantes pour assurer l’accès aux soins primaires, aux services de santé reproductive, mentale et néonatale, tout en assurant une réponse coordonnée aux épidémies ;
• La résilience climatique, à travers des activités de relance agricoles, le renforcement des capacités d’adaptation, la gestion durable des ressources naturelles, un appui d‘urgence en abris et en espèce, ainsi qu’un soutien direct aux moyens de subsistance.
Alignée sur les priorités nationales, cette réponse d’urgence s’inscrit dans une approche Nexus (humanitaire développement-paix) visant à combiner aide immédiate et solutions durables pour les populations vulnérables.
En Mauritanie, le soutien du CERF depuis 2024 s’élève à 11 millions de dollars américains, investis à travers huit agences des Nations Unies. Ces financements couvrent des secteurs essentiels tels que la santé, la sécurité alimentaire, les abris et articles non-alimentaires, la santé sexuelle et reproductive, et la nutrition.
Contacts :
Aïcha Bouslama
Point Focale CERF
Bureau de la Coordonnatrice Résidente des Nations Unies en Mauritanie
Founé Diarra
Chargée de la Communication et des Médias Sociaux (PBF)
Bureau de la Coordonnatrice Résidente des Nations Unies en Mauritanie
