Titularisation des agents contractuels : Vers une presse libre et engagée au service du développement national
La décision du président de la République, Son Excellence M. O/ Cheikh Ghazouani, de titulariser 2 700 agents contractuels en situation de précarité depuis près de 30 ans est un fait inédit
Il marque un tournant historique pour l’administration publique, notamment dans les médias d’État (radio, télévision, AMI, Somelec). Parmi eux, 1 860 journalistes et techniciens voient enfin leur statut professionnel stabilisé après des années d’incertitude. Cette mesure saluée par tous pose cependant une question essentielle : quel rôle doivent désormais jouer ces professionnels des médias dans l’instauration d’une presse libre, responsable et au service de l’intérêt général ?
À mon avis c’est une reconnaissance attendue, une responsabilité accrue . Pourquoi, je m’explique :
La titularisation de ces agents est avant tout une justice sociale rendue à des travailleurs qui ont consacré leur carrière au service public de l’information , vingt ans d’attente pour les uns, trente ans, dix huit ans d’espoir enfin concrétisé Cependant, cette stabilité professionnelle doit s’accompagner d’un engagement renouvelé en faveur d’un journalisme de qualité, indépendant et constructif alimenté par l’éthique et la déontologie. Les médias publics, désormais libérés de la précarité, ont le devoir de renforcer leur crédibilité en promouvant une information équilibrée, vérifiée et éloignée de toute influence partisane.
Vers quoi doit-on s’acheminer ?
une presse libre, mais responsable loin de toute tentation d’instaurer un climat délétère où règne le fake News l’inquisition dans la vie familiale , information orientée , désorientée selon les alliances au grand damne de la cohésion sociale et à la communauté de destin de nos populations pas tout à fait préparées à faire face à l’intox de l’information, du réel au virtuel véhiculés par l’intelligence artificielle
Si la fin de la précarité permet aux journalistes de travailler sans la pression de la survie économique, elle ne doit pas pour autant les exonérer de leur mission civique. Une presse véritablement libre est une presse qui :
Informe avec impartialité , en garantissant un traitement équitable de l’actualité.
Favorise le débat démocratique, en donnant la parole à toutes les sensibilités politiques et sociales.
Lutte contre la désinformation ,en privilégiant le fact-checking et l’investigation rigoureuse.
S’engage pour le développement national en mettant en lumière les défis économiques et sociaux tout en valorisant les initiatives positives.
Même si l’Etat a agi pour répondre à un besoin légitime , légitiment l’État est en droit d’attendre en contrepartie l’accompagnement dans le processus de développement économique et sociale du pays à travaux plusieurs faisceaux plus ou moins vitaux pour notre existence
Un renforcement de la cohésion nationale : Les médias publics doivent être des ponts entre les institutions et les citoyens, en relayant les politiques publiques tout en restant critiques et constructifs.
Une promotion des valeurs républicaines : Par leur travail, les journalistes doivent contribuer à l’éducation civique, à la paix sociale et au renforcement de l’unité nationale.
Un contre-pouvoir loyal : Sans tomber dans la critique systématique, les médias doivent jouer leur rôle de surveillance démocratique, en interpellant les acteurs politiques et économiques avec professionnalisme.
Aujourd’hui cette opportunité doit ouvrir une nouvelle ère médiatique
La titularisation des agents contractuels des médias publics ouvre la voie à une refondation du paysage informationnel en Mauritanie. Désormais sécurisés professionnellement, les journalistes et techniciens ont l’obligation morale de servir l’intérêt général avec rigueur et impartialité. En contrepartie de cette avancée sociale, l’État est en droit d’attendre une presse plus libre, mais aussi plus responsable, qui contribue activement à la consolidation de la démocratie et au développement du pays. Le défi est désormais entre les mains des professionnels des médias : saisir cette chance pour écrire une nouvelle page de l’histoire de la presse mauritanienne.
Aux journalistes et techniciens nouvellement titularisés : votre voix compte plus que jamais. À vous de porter une information juste, une parole libre et un engagement sans faille pour une Mauritanie éclairée et unie.
Mamadou Gueye
