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Atelier Régional PMVES/G5 : Partage d’expériences sur la lutte contre la radicalisation et l’extrémisme violent au Sahel

Des experts venus du Tchad et de la Mauritanie planchent depuis ce matin à Nouakchott sur l’implication des Communautés, des Forces de Défense et de Sécurité (FDS), des ONGs dans la lutte contre les Violences Basées sur le Genre (VBG), le terrorisme et pour la réinsertion des anciens terroristes.

L’ouverture officielle de ce conclave de 3 jours a été faîte par le général Mohamed Znagui Ould Sid Ahmed Secrétaire exécutif par intérim du G5 Sahel, discours prononcé au nom du Secrétaire Exécutif/Coordonnateur du projet « Mieux Vivre Ensemble au Sahel » (PMVES).

Il a rappelé d’emblée que ce projet mis en place en 2022 par le Secrétariat Exécutif du G5 a été mis en œuvre en 2023 est conduit avec l’appui de Open Society Fondation.

Il vise dit-il à mener des activités pour prévenir la radicalisation et l’extrémisme violent.

A cet effet, le PMVES a initié des actions de formation pour mobiliser les communautés et impliquer les acteurs locaux contre les menaces terroristes.

Et le général Znagui d’ajouter que, poursuivant cette dynamique inclusive et collaborative, le PMVES entend capitaliser cette fois-ci ses réalisations à travers la présente session qui va permettre aux représentants des 2 pays membres de l’organisation, de partager leurs expériences, d’apprendre les uns des autres et d’identifier ensemble les bonnes pratiques en matière de prévention.

Cette présente session, poursuit-il vise à sensibiliser les leaders communautaires, encadreurs et représentants institutionnels aux méthodes les plus efficaces pour promouvoir la coéxistence pacifique et favoriser l’échange inter-pays et l’instauration de cadres de collaboration.

L’approche mauritanienne, un exemple réussi

Au cours de cette première journée, les participants ont assisté entre autres à un panel portant sur le rôle des forces de défense et de sécurité dans la lutte contre l’extrémisme violent.

Dans un mot introductif à ce panel, le coordinateur du Secrétariat Exécutif du G5 au Tchad a brossé l’approche de son pays dans le domaine de la lutte contre l’extrémisme violent.

Les Tchadiens l’ont vécu dans leur chair dit-il. Il a affirmé que depuis le vivant de feu le maréchal Idriss Déby Ipno, le Tchad avait conçu 2 stratégies de lutte contre l’extrémisme violent : une stratégie nationale et une stratégie régionale qui a permis au Tchad de venir en aide à certains pays comme le Mali et le Cameroun.

Ces stratégies étaient conçues autour de la création d’un groupement militaire anti-terroriste ; des renseignements militaires dédiés à cette problématique. Et en ce qui concerne la communauté, il y a eu la création des comités d’auto-défense qui ont permis au gouvernement d’être alerté et appuyé, en cas de besoin. Il y a eu aussi la mise en place de services de renseignements civils. Et pour l’aspect genre, les femmes ont été intégrées. Un cadre d’accompagnement des repentis a aussi été créé.

Intervenant sur le même sujet, le colonel mauritanien à la retraite Boukhary Mouemel est revenu sur le rôle des FDS et notamment sur les aspects militaires et multidimensionnels.

Abordant l’approche mauritanienne de lutte contre le terrorisme, il a affirmé qu’elle a été rendue publique en 2012. Il s’agit d’un document d’une quarantaine de pages qui met en exergue les résultats positifs obtenus dans les domaines de la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent.

Ainsi rappela-t-il, en 2025 la Mauritanie est classé à la 100ème place selon l’index du terrorisme ; un classement très confortable, loin des autres états du Sahel dont 3 d’entre eux figurent dans le top 10 des états les plus touchés par l’extrémisme violent et le terrorisme.

Ce succès de la Mauritanie, note l’expert, s’explique par plusieurs facteurs dont notamment l’existence d’une complémentarité et d’une synergie dans l’action des FDS. Le second point fort c’est la mobilité des troupes.

Mais le danger est toujours là, avertit le colonel qui préconise de communiquer et surtout de mieux communiquer en choisissant les éléments de langage convenables, au niveau des armées.

Autre recommandation du Colonel Boukhari, mieux intégrer le genre dans les armées. Le taux d’insertion est déplore-t-il faible (3 à 5% dans le G5) surtout en Mauritanie.

Au cours des 3 jours du séminaire, les participants suivront plusieurs communications portant sur les Forces de Défense et de Sécurité dans la lutte contre l’extrémisme au niveau national et régional;

Le rôle des communautés nationales dans la lutte contre le terrorisme et la radicalisation ; La mobilisation des ONG et des organisations de la société civile contre les violences basées sur le genre ; et les différents mécanismes mis en place pour la réinsertion des anciens terroristes.

Prennent part à cet atelier des représentants d’Associations de la jeunesse ; des Organisations de la société civile et des ONG ; des Milieux académiques et politiques ; des Regroupement des autorités communautaires et traditionnelles ; et les CNC du Tchad et de la Mauritanie.

Bakari Gueye

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