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Mauritanie : 24,2 millions $ pour poursuivre la transformation numérique en 2026

– L’intérêt pour la transformation numérique ne cesse de croître en Afrique, où elle est perçue comme un catalyseur de développement socio-économique. Le budget du ministère mauritanien de la Transformation numérique s’élevait à 468,97 millions d’ouguiyas en 2025, contre 550,68 millions en 2024.

Un budget de 959,6 millions d’ouguiyas, soit 24,2 millions de dollars, a été proposé pour les activités du ministère de la Transformation numérique et de la Modernisation de l’administration au cours de l’exercice 2026. Il a été examiné par la commission des finances de l’Assemblée nationale lors d’une séance le mardi 2 décembre, en présence du ministre Ahmed Salem Ould Bede.

Selon le ministre, le département travaillera à renforcer la souveraineté numérique du pays, améliorer la qualité des services publics et consolider une gouvernance numérique efficace. Les priorités comprennent le soutien à l’innovation numérique, l’extension des infrastructures technologiques sur l’ensemble du territoire, et le développement de solutions numériques inclusives pour accompagner la transformation de l’administration et répondre aux besoins des citoyens.

Le budget proposé pour 2026 représente une hausse de 104,6 % par rapport à celui de 2025, dans un contexte où le gouvernement intensifie ses efforts pour faire du numérique un levier de développement socio-économique.

Dans cette perspective, l’exécutif a lancé en janvier 2025 le projet « Digital-Y », financé à hauteur de 4 millions d’euros et réalisé en partenariat avec la coopération allemande. Ce projet vise à intégrer les outils numériques dans la gestion publique afin de moderniser les services et renforcer la transparence administrative.

Au cours de l’année, Nouakchott a multiplié les avancées numériques : numérisation de services clés dans plusieurs secteurs, adoption d’une stratégie de commerce électronique à l’horizon 2030, initiatives en cybersécurité, lancement de travaux pour une politique nationale sur la blockchain et mise en place d’un programme spatial centré sur les nanosatellites.

Le pays a également construit la station d’atterrissement de son deuxième câble sous-marin, mis en service un nouveau point d’échange Internet (IXP), inauguré un centre de données Tier 3 et poursuivi l’extension de son réseau télécoms.

Pour le moment, la Mauritanie se classe à la 165ᵉ place mondiale de l’Indice de développement de l’e-gouvernement (EGDI) 2024 des Nations unies, avec un score de 0,3491 sur 1, nettement inférieur aux moyennes africaine et mondiale. En matière de cybersécurité, le pays figure dans l’avant-dernière cohorte selon l’Union internationale des télécommunications (UIT).

L’organisation reconnaît une performance relativement solide pour le cadre législatif, mais des efforts restent nécessaires sur le plan organisationnel, technique, de développement des capacités et de coopération.

Par ailleurs, les réseaux 3G et 4G ne couvraient respectivement que 43,9 % et 34,7 % de la population mauritanienne en 2022, contre 97 % pour la 2G en 2023, selon l’UIT. Le taux de pénétration de l’Internet était de 37,4 %, contre 79,1 % pour la téléphonie mobile en 2023.

Isaac K. Kassouwi

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