Des recrutements illégaux et des marchés opaques dans la Direction des Projets d’Éducation et de Formation

La Cour des comptes révèle d’importantes irrégularités au sein de la Direction des Projets d’Éducation et de Formation, relevant du ministère de l’Économie et du Développement : recrutements hors procédure, marchés attribués sans mise en concurrence, absence d’enregistrements officiels, et nombreux retards dans les travaux.
L’instance rappelle que cette direction, bien que sous tutelle ministérielle, jouit d’une autonomie contradictoire : elle n’est ni officiellement agence, ni établissement public, mais dispose cependant de sa propre commission de marchés.
Entre 2021 et 2023, 15 personnes – consultants ou contractuelles – ont été engagées sans appel public ni comité de sélection, en violation flagrante du Code du travail. Mohiddine Sidi Baba, ancien directeur, défend ces recrutements comme basés sur la comparaison des CV en coordination avec les bailleurs, mais la Cour juge que cela ne suffit pas à garantir l’égalité de traitement.
Des achats sans concurrence ont également été constatés : matériel informatique, cérémonies, nettoyage universitaire, tous passés sans respecter les seuils légaux. Des marchés dépassant les montants autorisés ont été attribués par des commissions internes non habilitées.
Enfin, plusieurs projets accusent des retards considérables, certains multiples du délai contractuel, et le directeur admet lui-même l’existence de dysfonctionnements qu’il tente de corriger via une meilleure coordination et des moyens de suivi renforcés.
La Cour exhorte à clarifier le statut juridique de la direction, à instaurer des registres permanents pour les actifs des projets achevés, à enregistrer tous les marchés publics comme l’exige la loi, et à éviter de futurs retards en renforçant les mécanismes de contrôle.