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Energie : la Mauritanie à la conquête de la transition énergétique

L’Energeek – Forte d’une géographie propice à l’énergie solaire et à l’éolien, la Mauritanie lance depuis plusieurs années des projets permettant de favoriser sa transition énergétique. Une stratégie qui favorise les investissements étrangers et le développement du pays.

En mars 2023, un accord a été signé avec le groupe BP afin d’explorer le potentiel de production de l’hydrogène vert à grande échelle dans le pays. L’année dernière, Nouakchott signait un accord sur le lancement du projet Aman d’une valeur de 40 milliards de dollars pour la production de 18 GW de solaire et 12 GW d’éolien.

La réduction des émissions de gaz à effet de serre de 92% pour 2030 est un des objectifs ambitieux que s’est fixé la Mauritanie lors de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP 26) en novembre 2021 en Écosse.

La participation de ce pays d’Afrique de l’Ouest à l’événement a été saluée par de nombreux observateurs comme un signe de l’engagement de la Mauritanie à lutter contre le changement climatique. Une nécessité lorsque l’on sait l’impact ce celui-ci sur ce continent.

Plusieurs initiatives et projets liés à la transition énergétique ont été présentés par la délégation mauritanienne lors de la COP26. Parmi elles la promotion des énergies renouvelables et la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans les secteurs clés de l’économie du pays.

Une géographie propice à l’investissement

La Mauritanie a finalisé en 2022 une étude de décarbonation du secteur de l’énergie qui a abouti à la mise en place d’une feuille de route de transformation du secteur. Le pays dispose d’un fort potentiel permettant de favoriser la transition énergétique.

Le littoral de 700 kilomètres de long procure une vitesse de vent optimal susceptible de rendre intéressante l’utilisation de l’éolien (9 mètres par seconde en moyenne dans l’année) tandis que son climat saharien très chaud et sec est propice à la production d’énergie solaire. Un atout que la Mauritanie compte bien utiliser pour faire venir les investisseurs étrangers désireux d’obtenir des relais de croissance favorables.

A long terme, le potentiel en énergies renouvelables (éolienne et solaire) sera l’atout principal pour accélérer notre chemin vers la transition énergétique. En exploitant ces ressources, la Mauritanie pourrait réduire sa dépendance aux combustibles fossiles importés et ainsi diversifier son mix énergétique. Le pays améliorerait ainsi l’accès à l’électricité de sa population dont seule 60 % est raccordé au réseau électrique.

Une telle politique pourrait également encourager l’investissement dans des secteurs clés tels que l’industrie, l’agriculture et le tourisme, créant ainsi des emplois et stimulant la croissance économique. La politique visant à faire de la Mauritanie un hub énergétique et de production de minerais verts devrait encore renforcer l’attractivité du pays.

Un tournant politique en une décennie

La transition énergétique du pays est amorcée des les années 2010. De nombreux projets ont vu le jour dans l’éolien et le solaire. Actuellement en construction, le projet éolien Boulenoir devrait produire 100 MW et viendrait appuyer les deux autres parcs éoliens de Nouadhibou (mis en service en 2011) et de Nouakchott (mis en service en 2015). Inaugurée en 2017, la centrale solaire de Nouakchott participe également au mix énergétique du pays avec une puissance de 50 MW. Elle vient appuyer les autres centrales et usines solaires de la Mauritanie construite par le groupe émirati Masdar.

Le pays a également pour objectif de se positionner sur la production d’hydrogène vert. Le « Consortium » sur le projet Nour composé de la compagnie britannique Chariot et du français Total Eren démontre également le caractère coopératif entre les entreprises privées étrangères dans la région.

Conclu en septembre 2022, il prévoit la construction de parcs solaires et éoliens d’une capacité de 10 GW. Des projets qui participeront pleinement à cette volonté de mix énergétique et la réduction des combustibles fossiles voulue par le gouvernement mauritanien.

Charles de Blondin

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