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La journaliste Djaby Zeinabou décorée de la médaille d’honneur : une distinction bien méritée

A l’occasion d’une cérémonie officielle organisée ce matin au ministère de la culture, de la Jeunesse, des Sports et des Relations avec le Parlement, présidée par le ministre dudit département et Porte Parole du gouvernement Mr Moktar Ould Dahi, Mme Zeinabou Djaby l’une des icones de la télévision nationale a été décorée de la médaille d’honneur de première classe.

Cette décoration du reste méritée faîte au nom du président de la République entre dans le cadre de la commémoration du 61ème anniversaire de l’indépendance nationale.

A noter que Zeinabou est la fille du grand érudit feu Cheikh Abbas Mohamed Djaby qui a lui-même passé une bonne partie de sa vie à prêcher la parole d’Allah au sein des médias audiovisuels publics. Elle arpente les murs de la télévision de Mauritanie depuis 31 ans.

Elle fut recrutée en 1990 par l’Office de Radiodiffusion et Télévision de Mauritanie (ORTM) alors dirigée par feu Hamoud Ould El Hadi. Et en tant que femme elle fait figure de pionnière dans le champ médiatique et notamment au niveau de la télévision où elle a travaillé comme présentatrice de JT, animatrice de programmes en arabe puis en langue Soninké où Zeinabou passe pour être la première journaliste régulière sur le petit écran.

Zeinabou est polyglotte et a bénéficié de plusieurs formations qualifiantes.

Elle a vu défiler 15 DG de la télévision nationale. Malgré son séreux, son professionnalisme et sa longue expérience, elle n’a pas pu évoluer et il aura fallut attendre 2015 et la nomination d’une femme à la tête de la télévision mauritanienne pour qu’elle soit promue cheffe de service des langues nationales, un poste qu’elle occupe encore aujourd’hui.

Zeinabou fait partie de cette race en voie de disparition de fonctionnaires sérieux, compétents, assidus et consciencieux qui travaillent dans l’ombre dans les méandres de ces « grandes » institutions étatiques bourrées d’agents le plus souvent sans aucune qualification recrutés sur le tas par les DG successifs et gracieusement payés au frais du contribuable, pour ne rien faire. Et ironie du sort c’est au sein de cette plèbe que se font les promotions. Certains d’entre eux se retrouvent en un laps de temps catapultés à des postes de responsabilités au détriment des vrais professionnels.

Pas étonnant donc si ces institutions, ces mastodontes budgétivores  se retrouvent sur le carreau avec une productivité quasi nulle.

Malheureusement ce système bien huilé a encore de beaux jours devant lui.

Pas étonnant donc que malgré ses 30 ans de bons et loyaux services Zeinabou n’aie jamais fait partie de la valse des promotions régulièrement distribuées souvent à des néophytes dont le critère le plus déterminant retenu n’est pas la compétence mais la vigueur du bras long d’un Général, d’un ministre, d’un député, d’un chef de tribu, d’un politicard, d’un homme d’affaires…

Quoiqu’il en soit grâce à ce léger vent de renouveau qui commence à souffler sur la République les lignes commencent à bouger et l’espoir est de mise.

Avec cette décoration, Mme Djaby obtient là une précieuse reconnaissance morale qui logiquement devrait être suivie par une promotion professionnelle à la hauteur qui viendra couronner sa riche carrière dont elle soufflera sans plus tarder les dernières bougies.

Bakari Gueye

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