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Dialogue? Concertation ? Dites vous?

Tout en formulant des réserves sur la tenue du prochain dialogue ou de la prochaine concertation politique « consensuelle » je voudrais exprimer mon respect et ma considération pour le choix final des protagonistes et acteurs politiques et sociaux qui ont décidé de s’embarquer dans ce projet.

Néanmoins en tant qu’observateur et citoyen soucieux des intérêts supérieurs de mon pays je ne peux que faire certains constats évidents du reste mais bons à rappeler.

D’abord le dialogue ou la concertation sont sensés être des leviers pour assurer le déblocage de situations dans l’impasse où les acteurs de deux camps opposés ont échoué à s’entendre sur les fondements, les actes et les différents aspects de la gestion de certaines grandes questions nationales surtout politiques et sociales.

Depuis l’avènement du pouvoir issu des élections presidentielles de 2019, une entente tacite s’est instaurée entre certains grands leaders politiques de l’opposition et le pouvoir en place allant quelques fois jusqu’à la fusion et l’osmose.

Ce sont ces mêmes dirigeants politiques qui insistent pour la tenue du dialogue avec un pouvoir qui ne les voit plus à travers le prisme d’une opposition mais de collaborateurs politiques.

Il est dès lors à craindre que leurs atouts pour réaliser toutes leurs attentes du dialogue ne soient déjà connus, érodés et cernés par le pouvoir qui les a déjà mis en phase de rehersing en maintes occasions suite aux multiples et fréquentes rencontres protocolaires et amicales au palais gris.

Je crains aussi fort que ce que des gouvernements successifs depuis des décennies n’ont pu réaliser ne soit du domaine de l’utopie vu les surenchères et le dénivellement des intérêts et des visions des uns et des autres sur les grandes questions nationales.

Le consensus étant facile à travers quatre murs et pratiquement aléatoire,plus l’espace géographique et humain s’élargit avec ses différences pour ne pas dire ses différends, ses antinomies et ses contradictions plus profonds qu’on ne l’imagine au moment des conciliabules et des audiences dans les salons feutrés.

Les gouvernements successifs depuis des décennies auraient s’ils le pouvaient engagé des changements drastiques pour résoudre définitivement ces grandes questions nationales.

Existe t il un pouvoir qui ne veut tirer l’usufruit d’une réalisation profondément révolutionnaire qui le conservera à jamais dans la conscience populaire? Si les goulots d’étranglement persistent c’est qu’il y’a des freins soit liés à la mauvaise foi des gouvernants soit à la profondeur des réalités sociales.

Il aurait donc fallu à mon avis que cette feuille de route qui est en voie de finalisation fût conçue sur la base de rencontres séminaires, réunions, festivals populaires impliquant les mouvements de jeunes, de femmes, les intellectuels , les artistes dans toutes nos wilayas sans considération d’appartenance politique ni idéologique ni ethnique et d’être le creuset de réflexion idéal à partir duquel la Mauritanie et les mauritaniens vont s’entendre loin des manipulations intéressées dans la capitale et construire une nouvelle vision de ce que ce pays sera culturellement politiquement socialement et économiquement.

Ces journées seront une sorte de concertation nationale élargie, démocratique transparente, qui permettront de lancer la construction d’une nouvelle Mauritanie. Il a été remarqué que le parti du pouvoir l’upr a engagé une série de séminaires à l’intérieur du pays en prélude à ce dialogue et qui ont en définitive eu des résultats mitigés car n’ont pas contribué à la fusion des esprits et des cœurs mais plutôt à une guerre de tranchée au sein du parti. C’est déjà un mauvais signe pour le futur dialogue ou la future concertation.

Si nous y ajoutons que l’Ufp est divisée, que le Rfd n’a plus son aura d’antan, que les soutiens de Biram sont en débandade autour de lui, que le Covir , l’Aajdmr et les ongs alliées a ces partis sont absents ainsi que Tawassoul l’App etc…..les inconnues sont à leur comble.

Il est indéniable que dialoguer, se concerter c’est un excellent choix mais tout dépend des objectifs que l’on en attend. S’il sagit pour les uns de gagner du temps et pour les autres de se frayer un passage vers le pouvoir alors la Mauritanue aura une fois de plus reculé d’un pas.

En attendant il est dans les cordes du pouvoir d’aller à l’essentiel et au fondamental et cela n’a point besoin ni de dialogue ni de concertations.

Améliorer le niveau de vie des populations par une bonne éducation, une bonne santé, des prix des denrées essentielles abordables, l’autosuffisance alimentaire, une transformation de nos produits dur place, la constitutionnalisation de l’interdiction de l’esclavage, une grande campagne contre les comportements esclavagistes, introduire l’antiescavagisme dans les manuels scolaires, régler définitivement le retour du reste des déportés, indemniser et demander pardon aux veuves, faire appel à la diaspora maure, pulaar, soninke et wolof….

Régler définitivement le problème des langues d’enseignement, renforcer l’indépendance des institutions, revisiter la liste électorale dans la transparence, rendre les élections transparentes, mettre fin à l’ingérence de l’armée dans la politique, assurer une transition démocratique en 2024. Le pays sera libéré définitivement de ses tares et décollera à jamais.

Imam Cheikh.

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