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Mauritanie : la réforme de l’enseignement attendue par les observateurs

Au lendemain de la rentrée scolaire 2021-2022, la réunion du comité interministériel sur la réforme de l’enseignement apparaît comme un affichage politique compte tenu de l’urgence de la refonte d’un système éducatif dont la dernière évaluation accable le niveau des enseignants du Fondamental.

La réunion du comité interministériel sur la réforme de l’éducation nationale et la concertation prochaine sur l’enseignement n’ont de sens et de portée que si elles portent sur un véritable diagnostic du système éducatif malade depuis des décennies.

La dernière évaluation du ministère de l’éducation nationale accable les enseignants dont 4 pour cent seulement sont capables de transmettre jusqu’à 80 pour cent le programme scolaire.

Après plus de 2 ans de gouvernance de Ould Ghazouani, l’éducation nationale n’a pas encore trouvé une parade contre cette baisse du niveau des enseignants. Les évaluations proposées dernièrement et qui ont fait l’objet de boycott sont stigmatisantes pour les enseignants auxquels le ministère devrait plus mettre l’accent sur la pratique et non sur la théorie.

C’est l’une des faiblesses de cette réforme qui doit corriger un système à double vitesse. Une école publique abandonnée presque par tous et la ruée vers le privé qui arrange les Mauritaniens les plus riches dont les ministres et toute la classe dirigeante. Le système éducatif actuel est à bout de souffle avec 8 pour cent seulement de réussite au Bac 2021.

La guéguerre entre le français et l’arabe est un non-sens. Une querelle idéologique qui devra rompre avec le chauvinisme arabe pour se mettre au diapason de l’école républicaine qui passe nécessairement par la réintégration des langues nationales ( pulaar, sooninké et wolof) dans le système éducatif, gage de l’unité nationale et de la cohésion sociale.

Cherif Kane-Kassataya

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