Birame convoqué par le Commissaire Central de la police urbaine de Dakar
Le député Birame Dah Abeid qui séjourne à Dakar depuis quelques jours a reçu ce soir à 21 h une convocation du Commissaire Central de la police urbaine de Dakar. Le président du mouvement IRA devrait ainsi se présenter demain dimanche 27 Juin devant la police sénégalaise.
Cette convocation est d’autant plus curieuse que son motif n’est autre que le fait que le leader de la lutte anti-esclavagiste a accordé une série d’interviews au chercheur franco-américain Sébastien Kraft.
Ces interviews entrent dans le cadre d’un documentaire sur l’esclavage axé sur le mode et le modèle de lutte du mouvement IRA. Qui est derrière cette convocation serait-on tenté de dire.
Une chose est sûre la question de l’esclavage reste très sensible en Mauritanie et l’action du gouvernement sur le plan de la lutte contre ce fléau demeure très molle.
Parallèlement au niveau d’une certaine société aux relents féodaux, on ne semble pas très chaud pour évacuer ce passif, au contraire, certains continuent à le défendre avec acharnement comme on peut le voir sur les réseaux sociaux.
Pour tous ces gens, Birame est naturellement un empêcheur de tourner en rond et ils le combattent avec acharnement.
Ces derniers jours on a assisté à un déferlement de haine inouïe contre cet homme qui est l’ennemi à abattre, un ennemi cependant coriace et qui donne du fil à retordre à tous ceux, et ils sont nombreux, qui rêvent de le mettre hors d’état de nuire.
Birame qui a su échapper à la chape de plomb de Aziz a trouvé en le président Ghazouani un interlocuteur sérieux d’où le rapprochement entre les deux hommes, un rapprochement profitable à la paix sociale mais qui est très mal vu par les faucons du régime dont la plupart avaient combattu l’homme sous le pouvoir précédent.
Il ne serait donc pas étonnant que ce soit cette aile dure du pouvoir de Ghazouani qui a préparé ce guet-apens de Dakar.
On imagine en effet très mal les autorités sénégalaises convoqué Birame pour des banalités.
Il y a seulement quelques jours Birame saluait publiquement l’ouverture du régime qui vient d’autoriser des journalistes occidentaux à faire un reportage sur l’esclavage en Mauritanie.
Pourquoi alors Birame qui est un habitué du pays de la Téranga et des forums internationaux ne pourrait-il pas s’exprimer sur la question au Sénégal, un des berceaux de la liberté d’expression en Afrique ?
Il y a comme on le voit bien anguille sous roche.
Quoiqu’il en soit, Birame est décidé à s’expliquer demain devant la police dakaroise. Il aura à ses côtés un avocat de poids, un ancien président d’Amnesty Sénégal.
Bakari Gueye