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Etude de Cas : la balle de Tweila. Un passé simple très compliqué (deuxième partie)

Conte de faits, véritable conte de fée.

L’intervention chirurgicale réalisée par les Professeurs Sid’Ahmed Ould Mogueya et Kane Boubacar s’était déroulée « avec succès ». Formule médicale d’usage pour dire « une réussite ». La vie du patient n’était plus en danger et Mohamed Ould Abdel Aziz avait donc été tiré d’affaire. Heureusement d’ailleurs pour les professeurs de chirurgie que le président Aziz était sorti vivant du bloc opératoire.

C’était essentiel et surtout très important pour eux. Aussi bien pour leur réputation que pour leur avenir professionnel. Si Ould Abdel Aziz avait succombé à ses blessures, avant, pendant ou après l’opération, leur célébrité allait être éclaboussée à jamais. Ceci d’une part. D’autre part, la compétence qu’on leur reconnaissait allait en prendre pour un sérieux coup.

Les deux professeurs ne pouvaient donc que remercier le bon Dieu de les avoir donnés l’occasion de « restituer » Ould Abdel Aziz vivant « à ses généraux » consignés à l’hôpital militaire, en alerte maximum et très préoccupés par la situation.

L’intervention chirurgicale a été une réussite. Mais même si le pronostic vital a été évité, il n’en demeurait pas moins que le blessé, très affaibli par une perte énorme de sang et la durée de 3 heures et demi de l’opération très délicate qu’il avait subie restait exposé à des possibles risques poste-opératoires.

Le président évacué d’urgence avait quitté Nouakchott le lendemain. Très affaibli par sa blessure, il n’avait eu que peu de temps et peu de forces pour raconter dans les détails à Ould El Ghazouani son ami et confident ce qui s’était réellement passé ou pour donner les dernières instructions à son premier ministre. Il avait consacré le peu de forces récupéré après la délicate opération subie pour s’adresser à la nation à travers la télévision nationale. Dans cette déclaration vidéo de 70 secondes à mots « mesurés » enregistrée depuis son lit d’hôpital, le chef de l’état avait indiqué que sa blessure avait été causée par une « bavure » militaire et que l’opération subie avait été un succès.

Après cette déclaration « peu convaincante » mais qui visait surtout à caller « l’incident » dans ce qui allait être désormais qualifié de « bavure », (la version officielle), le président de la République s’était envolé pour la France à bord d’un Air-ambulance. L’Air ambulance est une formule consacrée pour désigner un avion médicalisé. Généralement un jet, l’Air-ambulance est utilisé pour évacuer des blessés graves vers des structures sanitaires de référence, lorsque les premiers soins prodigués ou la qualité de traitement ne sont pas optimaux. Dans ces cas, le malade est déplacé d’urgence par navigation aérienne ce qui se désigne en terme médical par « évacuation sanitaire ». L’évacuation aérienne permet au médecin de l’avion médicalisé réquisitionné, de prendre en charge le malade dès son accès à bord de l’avion et de pouvoir commencer au vu du rapport médical à poser les premiers actes.

En 2018, 300.000 vols d’évacuations ont été effectués pour répondre à des nécessités d’urgences sanitaires. Dans la majorité des cas, ces évacuations étaient considérées comme solutions de dernier recours.

Une évacuation imprévue qui pose des équations.

Le départ du président dans ces conditions et dans ces circonstances inattendues avait posé deux équations. Une équation politique pour le premier ministre Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, et une autre équation sécuritaire pour le Général Ould Ghazouani, Chef d’état-major militaire de l’époque, auquel le président avait recommandé de prendre personnellement les choses en main. Aussitôt dit, aussitôt fait. Ould Ghazouani avait pris la direction d’une Task force sécuritaire. Cette Task-force était constituée du chef du Bataillon de la Sécurité présidentielle (le BASEP), du Chef d’Etat Major de la Gendarmerie Nationale et du Chef d’Etat Major de la Garde Nationale. Les « étoilés » avaient pour mission de sécuriser les arrières du président blessé et évacué en pleine période de contestation et de tourmente politique.

Mais cette Task-force sécuritaire, quoique dotée de moyens de dissuasion, (hommes, armes et minutions), faisait face à une autre Task-force, celle-là politique. Cette Task-force était justement à cette époque en pleine effervescence revendicative pour dénoncer le vol du pouvoir à « l’arrachée » par Ould Abdel Aziz en 2008.

Au moment de l’incident, Ould Abdel Aziz venait justement de passer le cap de la 3ème année de son premier mandat de président élu. Selon l’opposition, il avait été élu dans des conditions acrobatiques en application d’un complot-trahison orchestré par Abdoulaye Wade symbole de la démocratie sénégalaise, à l’époque un président en phase d’atterrissage politique forcé.

En 2012, Ould Abdel Aziz président né au forceps, s’était déjà fait de nombreux ennemis. En effet, à cette date, l’ancien général putschiste-converti en président, commençait sérieusement à taper sur le nerf de beaucoup de leaders de l’opposition mais également sur les nerfs de certains officiers supérieurs qui supportaient mal son arrogance, son insolence, sa gestion autoritaire et personnelle du pouvoir.

Au moment où il avait été blessé, sa côte de popularité était complètement en chute libre. Cette chute vertigineuse n’était d’ailleurs amortie que grâce à la très forte influence de Ould Maham, un véritable prestidigitateur politique qui avait en 2009 imposé par un tour de magie Ould Abdel Aziz à des mauritaniens qui se sentaient déjà floués par son slogan de président des pauvres.

Il faut peut être préciser qu’en 2012, Ould Abdel Aziz avait commencé à avoir du goût pour les devises fortes. Il avait sur son bureau des projets juteux, en phase d’exécution ou dont les financements été déjà obtenus. Parmi ces projets, il faut citer à titre d’exemple, le don de 5.000.000 de dollars fait par IDA en mars 2012 pour le financement du programme de l’agriculture intégrée; le projet de la Compagnie Masdar d’Abu Dhabi financé pour assurer la construction de la centrale solaire d’une capacité de 15 MW près de la nouvelle université de Nouakchott; le projet de l’Agence Française de Développement (AFD) qui contribuait au financement d’une centrale hybride thermique solaire à Kiffa pour un montant de 23.8 millions d’euros ; le projet de renforcement de la Centrale Duale de Nouakchott par 60 MW supplémentaires, financé par la Banque Islamique de Développement pour un montant de 72.000.000 de dollars.

Certains lanceurs d’alertes avaient même à cette époque pressentis que le « président des pauvres » avait commencé à dévier de sa trajectoire pour se faire mettre de côté par des « intermédiaires agréés » des devises qui ne provenaient pas des caveaux de la BCM.

Donc, le départ du président obligé de quitter le pays de manière inattendue semait la panique dans les milieux de l’investissement mais surtout et également semait le doute et la confusion dans les milieux politiques, diplomatiques et sécuritaires. C’est pourquoi, ce départ reposait une lourde responsabilité sur les épaules de Ould Ghazouani, le seul à qui le président avait confiance et auquel il pouvait dans ces circonstances confier les clés « du temple » en attendant son retour, dont personne ne pouvait prévoir la date exacte.

Le Général Ould El Ghazouani, chef d’Etat-major militaire est né à Boumdeid dans la région de l’Assaba. A l’époque des faits, il venait d’avoir 56 ans. Il appartient à une famille de Deiboussat très réputée dans les milieux religieux et son père était un chef spirituel très vénéré. L’éducation de Ould El Ghazouani avait fait de lui un homme très croyant. Toujours renfermé sur lui-même, c’est un intellectuel qui a fait des très bonnes études académiques militaires. D’après un officier mauritanien qui semble bien le connaitre, Ould Ghazouani n’a pas été éduqué pour transgresser les principes religieux ou pour « tergiverser » dans des affaires louches, vulgaires ou très basses.

Ould Ghazouani est reconnu par l’ensemble de ses pairs pour son intégrité morale et professionnelle exemplaires. Comme le général américain Custer (l’homme de l’Ouest), Ould Ghazouani est un homme aux décisions lentes mais sures. Cette lenteur dans les prises de décisions qu’on lui reconnait, lui attribue un qualificatif de faiblesse. Ce qui n’est pas de l’avis d’un général français qui le connait bien. Selon cet officier français, cette lenteur considérée comme une « faiblesse » cache des calculs de manœuvres qui se terminent toujours par des prises de décisions sages.

Ghazouani sauvé de justesse par Aziz en 2008.

Dans la matinée du 6 août 2008, vous vous souvenez, contre toute attente Ould Ghazouani avait été relevé de ses fonctions par Sidi Ould Cheikh Abdallahi pour raison d’entrave à l’exercice du pouvoir du président de la république. La mesure avait frappé également deux autres généraux dont son ami de toujours, Mohamed Ould Abdel Aziz qui à l’époque commandait le BASEP, véritable armée dans l’armée. Eclaboussé et affaibli par l’affaire Ghanagate, Ould Abdel Aziz avait été rendu fou furieux par la décision prise par Sidi Ould Cheikh Abdallahi qui le relevait de ses fonctions au mauvais moment.

En plus de cela, la décision prise par le président l’humiliait aussi bien sur le plan national qu’international parce qu’à l’époque il était très influent et interférait beaucoup dans les décisions à prendre au plus haut niveau de l’Etat. Sans attendre et sans se référer à ses amis généraux, Ould Abdel Aziz avait tout simplement, comme dans un film de la Mafia Sicilienne séquestré et menacé de représailles le président démocratiquement élu pour essayer de le faire revenir sur sa décision.

Quand Ould Abdel Aziz n’avait rien obtenu de l’adepte de la secte Tijania, il avait, (agissant en solo) transformé sa revendication en prise de pouvoir. Sa décision anticonstitutionnelle avait au moins servi à quelque chose pour Ould Ghazouani. Elle avait de justesse évité à ce dernier de se retrouver au « garage », un lieu maudit et hanté où les responsables de ce pays ne souhaitent jamais s’y rendre même pas pour une promenade santé.

Ould Abdel Aziz, le braqueur du pouvoir avait donc une dette envers le général Ghazouani. Ce dernier repositionné dans ses fonctions par la bavure du général Ould Abdel Aziz n’avait jamais oublié ce « petit service rendu » que lui avait rendu à ses risques son ami, un général à cette époque en déficit de popularité, assoiffé de pouvoir et surtout de richesse.

Ghazouani mis devant le fait accompli d’un mensonge d’état.

Arrivé en France, Ould Abdel Aziz avait été admis en service de réanimation aux urgences de l’hôpital militaire de Percy. Après le départ de Ould Abdel Aziz, Ould Ghazouani s’était retrouvé, (surtout pour rendre la monnaie à son ami), obligé de gérer la crise d’une salle affaire à laquelle il était étranger et dont il ne connaissait en réalité ni les tenants ni les aboutissants. Il était simplement comme tout officiel de l’état, obligé dans ces circonstances, de cautionner la version du président de la République, qui avait déclaré publiquement qu’il avait été victime d’une « bavure militaire ». C

e qui signifiait donc que le Chef d’Etat-major, en tant que premier responsable des forces armées, devait « cautionner » la version par la fourniture d’explications sur les circonstances de l’incident. Ce qui signifiait également que les explications de l’état-major militaire devaient de toute évidence corroborer avec la version donnée par le président lui-même peu avant son départ pour la France. Ghazouani avait donc beaucoup de pains sur la planche.

Il avait du pain sur la planche, parce que mis devant un fait accompli, son état-major militaire devait rassembler tous les éléments constitutifs pour la mise en scène de cette « bavure ». C’est-à-dire préciser un lieu exact de l’incident, identifier un auteur pour lui faire porter le chapeau, et trouver au moins un témoin oculaire «de ce qui s’était passé » pour rendre crédible la version de l’auteur de la « bavure ».

Beaucoup de mauritaniens aussi bien de l’opposition que de la majorité n’avaient pas crus et ne croient pas encore un seul instant à cette version fantaisiste des faits. Si donc comme tous le pensaient , la « bavure » n’est pas militaire, le montage d’un tel scénario constituera évidemment pour l’institution militaire un « faux » en déclaration. Ce « faux » en déclaration allait s’ajouter à l’autre « faux » en déclaration, celui de Ould Mahjoub, à l’époque ministre porte-parole d’un gouvernement qui, pris de panique l’avait chargé d’évoquer une blessure légère du président au bras. Situation donc embarrassante pour Ould El Ghazouani soufi qui n’est pas doué pour le mensonge. Le Général, chef de l’état-major était donc dans des beaux draps. Un élément de son armée est « officiellement » auteur de la bavure commise, par conséquence, il doit en temps que premier responsable de ce corps, faire fournir des « preuves tangibles » par une version militaire officielle.

Mais comme dit le proverbe de chez nous, « celui qui trouve un grilleur, ne se brule pas les mains », Ould Ghazouani, respectable et respecté va s’éviter de verser dans le mensonge. Il va confier la mise en scène théâtrale du « grossier » montage des séquences du film de la « bavure » qui n’avait pas eu lieu à d’autres. Il chargera un comité restreint d’officiers « sures » de se rendre sur les lieux supposés (à localiser encore) pour reconstituer la scène d’une « incroyable mascarade » qui va « inventer » tous les éléments constitutifs d’une « bavure militaire » imaginée.

Les « Moulaye Mohamed laghdaf » et les « Ould Maouloud » en ordre de bataille rangés.

En résumé, le président qui avait quitté Nouakchott, avait laissé derrière lui un volcan politique entrain de gronder menaçant d’entrer en éruption. Son premier Ministre Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, un homme reconnu pour son honnêteté intellectuelle et sa crédibilité morale, Ould Ghazouani, devenu par ce concours de circonstances, le président militaire par « intérim », et les autres membres de la Task force sécuritaire s’étaient retrouvés face à une autre Task-force politique celle-là qui cherchait depuis août 2008, un moyen constitutionnel de se débarrasser définitivement de Ould Abdel Aziz, un président incapable de tenir ses promesses. Pour cette opposition l’occasion était belle.

Face donc à Moulaye Ould Mohamed Laghdaf (premier ministre), aux généraux éléments de la Task-force sécuritaire, (Ghazouani, Ould Meguett, Félix Negri, N’Diaga Dieng) et face à Sidi Mohamed Ould Maham et Bâ Mbaré (la ligne du front politique), tous éléments constitutifs de la « force spéciale » du pouvoir, il y’avait de l’autre coté en face, Ahmed Ould Daddah le patriarche politique ridé par la course au pouvoir, Ba Mamadou Alassane vétéran d’un dialogue rangé dans les tiroirs, Mohamed Abderrahmane Ould Moine véritable bombe à fragmentation, Mohamed Ould Maouloud l’éternel opposant inflexible et indomptable, Moussa Fall l’intellectuel aigri par les mensonges du régime, Ely Ould Mohamed Vall l’ancien président, le vrai bâtisseur de la fondation de la démocratie dans le pays, Yahya Ould Ahmed Waghef le mustang de la politique nationale, Cheikh Sid’Ahmed Ould Babemine brillant officier, démocrate de naissance versé dans la politique depuis sa retraite (l’unique copie certifiée conforme du Colonel Ould Ndiayane), Jamil Mansour girouette politique à multiples palettes dangereuses, Boidjiel Ould Houmeid au regard astucieux qui fait sans arrêt un balayage de la scène politique à 380 degrés, Ibrahima Moctar Sarr, le rescapé du camp de Oualata, Kane Hamidou Baba le politicien qui évolue au ralenti.

Donc, les généraux de Ould Abdel Aziz avaient en face d’eux tous les poids lourds de la « légion d’Honneur » de la rue. Entre les deux camps, un arbitre central Massaoud Ould Boulkheir le sage à l’époque président de l’Assemblée Nationale, un leader politique qui, cette date avait, (sans chercher offenser quelqu’un) un pied dans le camp du pouvoir et l’autre dans le camp de l’opposition.

Mohamed Ould Abdel Aziz évacué en France Survivra t-il à ses blessures ? Pourra-t-il reprendre ses fonctions et si oui quand ? Sinon sera t-il être frappé par les dispositions de l’article 40 de la constitution ? Le dimanche 14 octobre 2012, 24 heures seulement après le drame qui avait secoué tout le pays, tous les acteurs politiques se posaient les mêmes questions, questions auxquelles personne ne pouvait de donner de réponses.

Pendant que les uns et les autres se préparaient à se jeter dans une bataille juridique qui pourrait avoir lieu en cas de décès ou d’incapacité constatée du président, Ould Abdel Aziz est admis en réanimation au deuxième étage de l’hôpital militaire de Percy.

L’hôpital Percy, structure sanitaire de l’état français dispose d’une plateforme de chirurgie réfractive. Il porte le nom de Pierre-François Percy, célèbre chirurgien en chef des armées françaises de l’époque de la révolution. C’est un hôpital très fréquenté par les célébrités du monde entier pour les compétences de son personnel médical et paramédical mais surtout pour les performances de son plateau médical. Malheureusement aussi et hélas, cet hôpital est célèbre pour des événements tragiques qui s’y sont déroulés.

Pour la petite histoire. C’est dans cet hôpital que le dirigeant palestinien Yasser Arafat est mort le 11 novembre 2004 après avoir sombré dans un coma profond irréversible. C’est dans cet hôpital aussi qu’est mort le 18 avril 2005 l’homme politique libanais Bassel Fleihan gravement brûlé lors de l’attentat qui a coûté la vie à Rafiq Hariri. C’est dans cet hôpital qu’est mort le 19 août 2008 le président zambien Levy Mwanawasa suite à une attaque cérébrale. Et enfin c’est dans cet hôpital que l’ancien premier ministre français Pierre Mauroy est mort le 7 juin 2013 des suites d’un cancer.

Si le président Ould Abdel Aziz succombait à ses blessures dans cet hôpital, deux scénarios auraient pu se poser pour le pays en raison de la vacance du pouvoir :

1 – Dans ce le premier cas, l’article 44 de la constitution serait activé. Cet article stipule : « qu’en cas de vacance ou d’empêchement déclaré définitif du président de la République, le Président du Sénat assurera l’intérim pour l’expédition des affaires courantes. Le Premier Ministre et les membres du gouvernement seront considérés comme démissionnaires mais continueront d’assurer l’expédition des affaires courantes. L’élection du nouveau Président de la République aura lieu, (sauf cas de force majeure constaté par le Conseil Constitutionnel), dans les trois (3) mois à compter de la date de constatation de la vacance du pouvoir ou de l’empêchement définitif du président de la République ».

Dans ce cas de figure, la chance allait une fois encore revenir à Bâ Mamadou M’Baré négro-mauritanien politicien consensuel originaire de Wali Djantanga. Il serait chargé en tant que président du Sénat d’assurer et pour la seconde fois le rôle de président de la République par intérim après l’intérim qu’il avait assuré du 15 avril au 5 août 2009 après le départ de Sidi Ould Cheikh Abdallahi. Ba Mamadou Mbaré est mort des suites d’un cancer le 10 janvier 2013, trois mois après la blessure de Ould Abdel Aziz par balle dans des conditions non encore élucidées.

Dans le second cas de figure, les militaires peuvent, –pourquoi pas-, considérer que la mission du général Ould Abdel Aziz était inachevée et, avancer cet argument pour s’accaparer encore une fois du pouvoir en jouant échec et mat avec Ould El Ghazouani qui était le pressenti suivant dans la liste d’attente des militaires éligibles à la présidence de la république, par coup d’état, redressement militaire ou rectification.

Pendant que le président mauritanien admis en service de réanimation se battait contre la mort au deuxième étage de cet hôpital militaire haut de gamme entouré des membres de sa famille, les rumeurs de plus en plus fantaisistes avaient envahies la capitale. Pour étouffer ces rumeurs, l’auteur de la « supposée » bavure militaire avait été présenté au public pour faire une déclaration en direct sur le plateau de la télévision nationale.

Cette déclaration, version militaire officielle de la bavure « imaginée », allait faire cette fois une vraie « bavure » plus grave encore. Racolage amateur de mensonges et de contre-vérités, cette « bavure » au lieu de calmer le jeu, allait ouvrir la voie à des rumeurs que chacun taillait au goût de son imagination, ce que dira d’ailleurs plus tard Ould Abdel Aziz sur les antennes de France 24. Chacun de son côté, au lieu d’éteindre l’incendie jetait de l’huile sur le feu.

Mohamed Chighali

(A suivre….)

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