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Commission nationale de réforme de la presse : dernier virage avant la remise de sa copie au président Ghazwani

La Commission Nationale pour la Réforme du Secteur de la Communication (CNRSC)a organisé jeudi 14 janvier une journée de concertation élargie avec les journalistes autour de ladite réforme.

Cette importante rencontre qui a vu la présence de l’ensemble des directeurs des medias publics, du président de la HAPA, d’un haut responsable du ministère de tutelle, des représentants de la Société Civile, des personnalités indépendantes ainsi que des représentants  de la presse privée.

Ouvrant les débats, le président de la commission, le doyen Mohamed Mahmoud Ould Wedady a souhaité la bienvenue à tous les invités. Il a remercié tous ceux qui ont contribué aux travaux de la commission.

« Cette commission, a-t-il rappelé a commencé ses travaux au début du mois d’Août 2020, directement après son installation par son Excellence le Président de la République Mohamed Ould Cheikh Al Ghazwani. Le discours qu’il a prononcé, alors, et qui insistait sur la nécessité de la réforme et de la recherche du consensus pour élargir les libertés et user à bon escient, a été l’un des piliers sur lesquels la commission s’est appuyée dans ses travaux. »

Le président Wedadi a annoncé la remise du rapport dans les tous prochains jours au président de la République.

Cette journée a ajouté le président est une occasion de donner la parole et de recueillir les avis de ceux qui n’ont pas eu l’occasion, de rencontrer la commission.

Le but assure-t-il c’est d’améliorer le rapport dont la teneur sera dévoilé en primeur au président de la République.

En conclusion de son mot, le président de la commission a affirmé que : « Quel que puisse être l’effort fourni par la CNRSC et au-delà de la volonté politique évidente, la détermination des premiers concernés, c’est-à-dire vous, est irremplaçable pour changer la situation. »

Les 18 intervenants ont tous abondé dans le même sens mettant en exergue l’état de bazar dans lequel se trouve la presse mauritanienne. En effet le secteur est ouvert à n’importe qui, les journaux et autres sites électroniques se comptent par centaines, les associations par dizaines et rien qu’au niveau du Syndicat des Journalistes Mauritaniens, on compte plus de 1200 inscrits. Une telle inflation dans un pays d’environ 4,5 million d’habitants est incroyable.

Pour mettre fin à cette pagaille, les intervenants ont fait plusieurs recommandations. Entres autres : l’assainissement du secteur avec l’instauration de critères objectifs pour la fonction de journaliste ; établir une carte de presse qui permettra aux journalistes à l’instar de leurs collègues dans les pays normaux de bénéficier de plusieurs avantages ; établir des critères pour les institutions de presse et des contrats pour les journalistes ; légiférer sur la situation des pigistes qui font le gros du travail dans les institutions de presse publique ; donner une place plus importante aux langues nationales ; renforcer le fonds d’aide à la presse et le distribuer suivant des critères objectifs ; tirer les leçons de l’expérience de la presse publique et de la presse privée ; exiger du journaliste de maîtriser sa langue de travail ; combattre le phénomène des Peshmergas, du journalisme alimentaire ; donner sa place à la presse francophone ; prévoir des modules pratiques pour les sortants des écoles de journalisme ; s’inspirer de nos réalités et réinstaurer le format qui associe la culture et la Communication dans un même ministère ; Nommer des personnes compétentes et bilingues au niveau de tous les départements de la Communication ; exécuter toutes les recommandations du rapport sans calcul et sans états d’âme…

Le président de la commission a instruit le Rapporteur de séance Abdallahi Ould Mohamedou pour consigner toutes ces recommandations qui seront ajoutées au rapport.

Notons que cette commission de Réforme du Secteur de la Communication a effectué une très large concertation et a ouvert ses portes pour tous ceux qui désiraient contribuer à la réflexion qu’elle avait engagée. Mais malgré tout cela elle ne fait pas l’unanimité et ce n’est que normal vu le chamboulement que son rapport s’il était appliqué risque de faire.

En effet beaucoup de ceux qui opèrent actuellement dans le secteur font de bonnes affaires. Certains se sont mêmes beaucoup enrichis.

De ce fait un assainissement du secteur menacerait gravement leurs intérêts et il se trouve que ces personnes ont de solides appuis au sein de l’appareil d’Etat. C’est dire que la tâche sera ardue. Hier, à la veille de la tenue de cette journée de concertation, sept associations de presse ont annoncé la couleur en tirant à boulets rouges sur la commission qui a été taxée de tous les maux. Il va falloir donc pour l’Etat de sortir l’artillerie lourde pour mettre hors d’état de nuire tous ces empêcheurs de tourner en rond.

Bakari Guèye

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