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Augmentation des fonds propres des banques: Contribution théorique. ( numéro 2 de la série )

Je m’empresse de satisfaire les requêtes de nombreux compatriotes qui me demandent d’apporter quelques éclaircissements sur les implications de la récente décision financière et bancaire des Autorités monétaires de relever le niveau du capital social des banques mauritaniennes.

Ils savent que jai déjà prévenu en 2018 et que mes pronostics ont été confirmés( article sur cridem,).

J’espère aussi pouvoir, par la même occasion, barrer la voie aux VOIX de ceux- là qui, par méconnaissance ou par méchanceté, seraient tentés de présenter de manière erronée, négative et dangereuse, à des fins inavouables de déstabilisation du pays, une décision stratégique et salutaire.

Je dirai d’emblée, que je ne nie pas le fait qu’il y’a toujours des effets pervers, collatéraux et négatifs à la meilleure des décisions.
Mais je sais aussi qu’ on peut se servir de toute nouvelle décision opportune et pertinente comme un tremplin pour pour bondir et engager une dynamique positive qui apporte des solutions aux problèmes les plus pernicieux.
Faire d’une pierre plusieurs coups, comme on dit, relève de l’attitude des gagnants qui ajoutent toujours de la valeur à la valeur.
C’est cet esprit qui va me guider dans cette réflexion.

Venons- en à notre sujet.

Cette décision implique l’obligation pour les actionnaires des banques de mobiliser dix milliards pour augmenter le capital de chaque banque. Si les banques sont au nombre de quinze ( je ne sais plus quel chiffre?), le montant serait de cent cinquante milliards (150 milliards).
Avouons que c’est beaucoup d’argent;et certainement, trop d’argent frais.
On peut créer facilement de la monnaie scripturale en contrepartie du crédit, mais il est autrement plus difficile, surtout pour des entrepreneurs- hommes d’affaires, de dégager, pour les besoins de cette salutaire cause, une épargne qu’ils ne sont pas sensés détenir localement.
Ici la capacité de financement ne peut provenir que l’épargne, c’est à dire, la partie non consommées des revenus, les salariés diraient les « économies sur salaires ».

Les agents économiques qui épargnent sont les particuliers, les entrepreneurs n’ont pas d’épargne disponible; ils l’ont déjà investie dans leur entreprise.
 » L’argent ne se mange pas deux fois », comme on dit chez nous, (même si je n’aime pas la formule).
Tout le monde sait qu’on a souvent entendu, ces derniers temps, parler « de difficultés financières de certaines banques » qui ne peuvent être attribuées qu’à l’insuffisance des capitaux propres, au regard de certains ratios mondialement convenus.
Le bon sens nous dit que si ces actionnaires avaient en une capacité de financement, des excédents d’argent en ouguiyas, ils auraient renfloué leurs banques; le Gouverneur n’aurait pas eu besoin de les y obliger

Il y a donc là une problématique, un problème de ressources qu’il importe d’examiner!

Les Recours possibles

Quels seraient les recours possibles pour ces actionnaires qui ont eu, de fait, « les yeux plus grands gros que les ventres » ( les causes m’importent peu’ ici je ne ferai pas de l’inquisition, je cherche les solutions)?

– Les recours sains et patriotiques

1- Ces actionnaires peuvent faire l’effort patriotique de rapatrier leur épargne, c’est à dire la richesse mauritanienne, transférée et placée dans des banques étrangères. Il est aberrant, pour ne pas dire plus, que nos banquiers primaires continuent à financer des banques et des économies étrangères, en provoquant ainsi la sécheresse monétaire de leurs propres banques, de leur système bancaire, pour appauvrir du même coup leur pays.

2- Ils peuvent aussi vendre les biens immobiliers acquis à l’Etranger et procéder aux désinvestissements directs et indirects dans ces pays

L’Etat et la banque centrale se doivent de « fermer l’œil » sur les infractions qui ont pu être commises.
En revanche, ceux qui resteraient insensibles à l’intérêt de leurs banques et à l’appel de la patrie, les irréductibles, doivent être identifiés et contraints à prendre ces décisions.

Il faut noter à ce propos que ces fortunes qui ont pu être placées à l’étranger n’ont pour origine que des bénéfices réalisés par les banques provenant des intérêts et des commissions chèrement débités aux opérateurs mauritaniens.

3- L’ouverture des capitaux des banques , par appel à l’épargne du public aurait pu être le recours naturel, si nous disposions d’un marché financier, une bourse de valeurs.
4- La négociations et le gré à gré pourrait permettre l’entrée de nouveaux actionnaires et de nouveaux apports en argents frais. Mais j’ai des raisons ( je ne développerai ultérieurement, pas ici) de ne pas trop croire à cette modalité, à moins d’innover grâce à un génie financier à créér.
5- La fusion des banques, malgré les problèmes que sa complexité peut poser, sauf recours à l’expertise nationale et internationale, réduira les besoins en capitaux.
Si, par exemple, deux banques fusionnent le besoin de financement sera divisé par deux, dix milliards au lieu de vingt milliards etc …

6- L’incorporation au Capital des « comptes courants associé, le reports à nouveau positifs les réserves non statutaires » constitue une modalité sans coût, très simple et rapide à réaliser.
En effet, il ne s’agit, dans ce cas, que d’un jeu d’écritures.
Mais, attention, ici a vigilance de la BCM sera plus que sollicitée: nos amis banquiers, expert comptables et informaticiens peuvent être parfois (J’ai dit parfois pas tout le temps)de mauvais joueurs.

Les recours sains et normaux ne sont pas infinis.

Par contre, il y a des effets collatéraux des
contre-indications, comme dans le cas des médicaments pharmaceutiques, auxquels nous devons faire attention.
En effet, la décision du gouverneur peut être assimilée à une prescription d’antibiotique,ou à des vitamines ou encore à un complément alimentaire ou les trois cumulés!
J’aurais pu être précis sur l’identification de la nature des prescriptions thérapeutiques des médecins bancaires et financiers, Dhehbi/ Ghazouani, si j’avais en ma possession les bilans de banques.

Je suis serai donc reconnaissant à qui me ferait parvenir les trois derniers états financiers des banques de la place de Nouakchott, lesquels ne sont ni secrets d’état ni même. Confidentiels.Ils sont publics et à publier!!!!
( A suivre)
MOHAMED EL HACEN Mohamed
President de l’Instirut 2 ires
Le 1/ 1/ 2024
Bonne Annee 2024 à tous!

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