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« Le Sahel risque de s’effondrer sur lui-même », prévient le ministre des Armées Sébastien Lecornu

Sud Ouest – Alors que les forces armées françaises se préparent à quitter le Niger, après le Mali et le Burkina Faso, le ministre des Armées, dans un entretien accordé au « Parisien », a estimé que ce n’était pas un échec pour la France, mais « un échec pour les pays en question ».

« Le Sahel risque de s’effondrer sur lui-même », estime le ministre français des Armées dans un entretien publié vendredi 29 septembre sur le site du quotidien français « Le Parisien », notant que le djihadisme a repris de plus belle dans la région.

Sébastien Lecornu réfute l’idée que le départ des militaires français du Mali, du Burkina Faso, et bientôt du Niger, soit un échec de la politique française au Sahel. « C’est un échec pour les pays en question », insiste-t-il.

« Le régime malien a préféré (le groupe de mercenaires russe) Wagner à l’armée française. On voit le résultat : la région de Bamako est depuis encerclée par les djihadistes », a-t-il argué. « Le Sahel risque de s’effondrer sur lui-même. Tout cela se terminera d’ailleurs très mal pour les juntes en question. »

« Et on nous dit que le problème, c’est la France ! Nous avons été une solution pour la sécurité du Sahel », a-t-il encore lancé, ajoutant que la France était parvenue à neutraliser la plupart des cellules djihadistes et « mis en sécurité » des milliers de civils avant d’être contrainte de partir.

Terrorisme

« Il a suffi qu’on nous invite à partir pour que le terrorisme reprenne », déplore-t-il, citant le cas du Burkina Faso, qui depuis le coup d’État de septembre 2022, a enregistré « 2 500 morts liés au terrorisme ».

« Le Mali est au bord de la partition et le Niger poursuivra malheureusement la même direction », prévient-il.

« Est-ce notre faute si certains acteurs locaux préfèrent les luttes de clans au mépris de la démocratie, plutôt que de lutter contre le terrorisme ? Je ne le crois pas », a-t-il enfin déclaré.

Dimanche dernier, le président Emmanuel Macron avait annoncé le retrait du Niger des 1 500 soldats français d’ici la fin de l’année et le retour à Paris de l’ambassadeur à Niamey Sylvain Itté, deux exigences des militaires qui ont pris le pouvoir le 26 juillet.

Par SudOuest.fr avec AFP

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