
(PRESS AFRIK) – Face au renforcement des contrôles au Sénégal et en Mauritanie, les candidats à l’émigration irrégulière vers l’Espagne empruntent désormais de nouveaux itinéraires, encore plus longs et périlleux.
Pour échapper à la surveillance accrue des garde-côtes sénégalais et mauritaniens, les départs s’organisent depuis la Guinée et la Guinée-Bissau, deux pays aux côtes moins surveillées.
Selon Anselmo Pestana, délégué du gouvernement aux Canaries, « les embarcations de fortune se font de plus en plus depuis le Sud, en Guinée ». Un expert en migration cité par Le Quotidien confirme : « Avec les contrôles en Mauritanie, c’est devenu une filière. Ce phénomène est aujourd’hui une réalité. »
En Guinée-Bissau, les 200 km de côtes, particulièrement difficiles à surveiller, deviennent un point de départ privilégié, notamment via l’archipel des Bijagos. Les migrants doivent alors affronter une traversée de plus de 1800 km jusqu’aux Canaries. Certains tentent également la route de l’Algérie pour rejoindre l’Espagne via les Baléares, un trajet encore plus risqué.
Une baisse des arrivées mais un risque accru
Malgré ces nouvelles routes, les arrivées aux îles Canaries ont chuté de 41 % depuis le début de l’année, selon Frontex, l’agence européenne de garde-frontières.
« En novembre 2024, 7338 arrivées ont été enregistrées contre seulement 445 en mai 2025 », indique un rapport relayé par InfosMigrants. De janvier à juin 2025, le nombre de migrants est passé de 19 100 à 11 300 par rapport à la même période en 2024.
Cette baisse s’explique principalement par le durcissement des contrôles au Sénégal et en Mauritanie, ainsi que par la coopération bilatérale renforcée avec l’Espagne. Rien qu’en Mauritanie, 30 000 migrants ont été interceptés et plus de 80 réseaux de passeurs démantelés depuis janvier.