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 Les bakchichs de Déby pour le patron de l’Union Africaine, Moussa Faki

Depuis plusieurs jours, la presse tchadienne reproduit un document prouvant que le Président de la Commission de l’Union africaine, le tchadien Moussa Faki a reçu des fonds de feu Idriss Déby. Une nouvelle non-dementie par l’intéressé et peu reprise dans la presse francophone, mais qui laissera des tâches sur son parcours très déjà très contesté.

C’est un document qui fait l’effet d’une petite bombe dans les coulisses de l’Union africaine. Le 17 novembre 2020, Moussa Faki reçoit de la part du cabinet de la présidence tchadienne, la somme de 300 millions de FRCFA, soit 458 000 euros sur son compte d’Adis Abeba. Idriss Deby dans ses grandes largesses lui verse cette somme dans le cadre de sa campagne pour se faire réélire à la tête de l’Union africaine qu’il dirige depuis 2017. Est-ce légal ?

Est-ce un cadeau pour celui qui fût son ancien Premier ministre et ministre des Affaires étrangères ?

Sans aucun doute, mais les présidents africains qui agissent ainsi attendent aussi des retours sur investissements. Une bienveillance sur une modification de la constitution, sur une élection contestée, etc. A l’aune de ce document, ce sont toutes les prises de position de l’Union africaine depuis 2017 qui peuvent être interrogées.

Qui en veut à Moussa Faki ?

Personne n’est véritablement surpris de ce « don » tant ces pratiques sont courantes, cependant jusqu’à présent personne ne s’était fait prendre la main dans le pot de confiture de cette manière. Qui a fait fuiter le document et pourquoi ?

Moussa Faki rêve depuis longtemps de la présidence tchadienne, la mort d’Idriss Déby en avril 2021 a bouleversé ses plans de prendre la relève de son mentor. Lors de l’adoubement de Mamahat Déby, à la tête du Tchad, l’Union africaine n’avait rien trouvé à redire sur le non respect de la Constitution. Au contraire, elle avait dans sa grande bonté accepter d’accompagner le fils à la condition qu’il ne dépasse pas 18 mois et qu’il ne se représente pas. Le mandat de Moussa Faki à la tête de l’Union africaine se terminant en 2024, c’était un peu court, mais qui sait ?

Contrevenant à ses promesses faites lors de sa prise anticonstitutionnelle de pouvoir, Mahamat Déby, dans une manœuvre bien orchestrée avec son dialogue national, vient de prolonger la transition de deux ans, et s’octroyer la possibilité de se représenter à la fin de la transition. Et là, le Conseil paix et sécurité de l’Union africaine dit niet, son communiqué rappelle « sans équivoque, qu’aucun membre de la junte militaire ne pourra être candidat aux élections de la fin de transition. »

La bataille pour la succession de Déby père et fils a commencé. Quant au sort des Tchadiens qui s’en soucie ?

La rédaction de Mondafrique

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