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Présidentielle en France : Emmanuel Macron réélu face à une extrême droite au plus haut

Emmanuel Macron a été réélu ce dimanche président de la République française face à Marine Le Pen, le chef de l’Etat sortant remportant plus de 58% des suffrages, selon les résultats provisoires (mais quasi-définitifs) fournis par le ministère français de l’Intérieur.

Donné de longue date favori à sa propre succession, Emmanuel Macron devient à 44 ans seulement le premier président sortant reconduit depuis l’adoption du vote au suffrage universel direct en 1962. Il est aussi le troisième président de la Ve République à effectuer un deuxième mandat après François Mitterrand (1981-1995) et Jacques Chirac (1995-2007).

Avec un peu plus de 41% des voix, en améliorant ainsi de quelque huit points son score de 2017, Marine Le Pen réalise toutefois le meilleur résultat jamais atteint par un candidat d’extrême droite à l’Elysée.

« Président de tous »

« Je sais que nombre de nos compatriotes ont voté ce jour pour moi non pour soutenir les idées que je porte mais pour faire barrage à celles de l’extrême droite », a reconnu le chef de l’Etat lors de son allocution de victoire depuis le Champ de Mars à Paris.

« Et je veux ici les remercier et leur dire que j’ai conscience que ce vote m’oblige pour les années à venir », a-t-il poursuivi face à la Tour Eiffel, devant plusieurs milliers de personnes agitant des drapeaux français et européens.

Se posant en « président de tous », Emmanuel Macron a aussi tendu la main aux électeurs de Marine Le Pen, estimant que « la colère et les désaccords qui les ont conduits à voter pour ce projet doivent aussi trouver une réponse ».

Pour Emmanuel Macron, cette réélection est une forme d’exploit après un premier quinquennat scandé de crises, des « gilets jaunes » au Covid. Elle place le pays dans la continuité sur ses grandes orientations économiques, européennes et internationales.

« Une éclatante victoire »

Marine Le Pen s’est, elle, réjouie de voir que « les idées » qu’elle représente « a_rrivent à des sommets pour un second tour de la présidentielle_ ». Voyant même dans son score « une éclatante victoire » et la manifestation du « souhait » des Français d' »un contre-pouvoir fort à Emmanuel Macron », qu’elle avait eu au téléphone juste avant.

Elle a immédiatement lancé « la grande bataille électorale des législatives », qui auront lieu les 12 et 19 juin.

Vingt ans après l’émergence surprise de Jean-Marie Le Pen au second tour en 2002, jamais l’extrême droite ne s’est approchée à ce point du pouvoir sous la Ve République.

La candidate RN, qui a misé sur le pouvoir d’achat pour se démarquer, sera parvenue à lisser son image, sans rien céder à la radicalité de son projet sur l’immigration ou l’islamisme.

Abstention record

Ce clivage est cependant loin de satisfaire les Français comme en témoigne le niveau de l’abstention, autour de 28%, un record depuis la présidentielle de 1969 (31%).

Le contingent des votes blancs et nuls a atteint 6,5% (environ 3 millions), soit un niveau élevé mais moins important que le score inédit de 2017 (4 millions).

Emmanuel Macron est « le plus mal élu des présidents de la Vème République », a estimé l’Insoumis Jean-Luc Mélenchon, arrivé en troisième position le 10 avril avec près de 22% des voix.

Plusieurs centaines de manifestants, principalement des jeunes « antifascistes » et « anticapitalistes », ont protesté contre sa réélection dans quelques villes de France, avec des incidents à Rennes ainsi qu’à Paris.

Une victoire d’Emmanuel Macron saluée par les dirigeants européens et étrangers A l’étranger, c’est un soulagement pour les partenaires de Paris.

Premiers à féliciter M. Macron, les dirigeants de l’Union européenne se sont réjouis que l’Europe puisse « compter sur la France cinq ans de plus », selon les mots du président du Conseil européen Charles Michel, qui représente les Etats membres.

« Je me réjouis de pouvoir continuer notre excellente coopération. Ensemble, nous ferons avancer la France et l’Europe », a abondé la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

« Félicitations, cher président Emmanuel Macron », a tweeté le dirigeant social-démocrate allemand Olaf Scholz: « Tes électeurs ont envoyé aujourd’hui un signal fort en faveur de l’Europe. Je me réjouis que nous poursuivions notre bonne collaboration! ».

Affirmant que la France était l’un des alliés « les plus proches » du Royaume-Uni, le Premier ministre britannique Boris Johnson s’est dit lui aussi « heureux de continuer à travailler » avec M. Macron, dans un tweet en français.

« Les citoyens ont choisi une France engagée pour une UE libre, forte et juste. La démocratie gagne. L’Europe gagne. Félicitations Emmanuel Macron », a applaudi le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sanchez dans un tweet.

« La victoire d’Emmanuel Macron à l’élection présidentielle française est une magnifique nouvelle pour toute l’Europe », a réagi le chef du gouvernement italien Mario Draghi dans un communiqué.

Le président des Etats-Unis, Joe Biden, a lui aussi félicité Emmanuel Macron pour sa réélection en déclarant que « la France est notre plus ancien allié et un partenaire clé pour relever les défis mondiaux » et en ajoutant que « je me réjouis de la poursuite de notre étroite coopération – notamment en ce qui concerne le soutien à l’Ukraine, la défense de la démocratie et la lutte contre le changement climatique ».

Enfin, le président français réélu a été également félicité, en français, par son homologue ukrainien. Volodymyr Zelensky a ainsi déclaré sur Twitter « Félicitations à Emmanuel Macron, un vrai ami de l’Ukraine, pour sa réélection ! »

« Je lui souhaite de nouveaux succès pour le bien du peuple (français). J’apprécie son soutien et je suis convaincu que nous avançons ensemble vers de nouvelles victoires communes. Vers une Europe forte et unie ! » a-t-il ajouté.

Par Euronews avec AFP

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