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Maimouna une banlieusarde qui s’investit contre l’extrémisme violent

A l’instar des autres pays du Sahel et du Maghreb, la Mauritanie fait face à la montée du discours extrémiste qui cible principalement la jeunesse.

Face à ce phénomène transfrontalier beaucoup d’initiatives ont d’ores et déjà étaient entreprises aussi bien par l’Etat que par les organisations de la société civile avec l’appui des partenaires au développement.

C’est dans ce cadre que s’inscrit le programme de prévention contre l’extrémisme violent visant à former des leaders d’opinion qui auront pour principale mission de prêcher un islam médian, centriste et tolèrent, un islam dépourvu de la touche extrémiste que tente de lui coller certains zélés jugés égarés au vu des préceptes de cette religion de paix et de tolérance comme le démontrent si bien les récits alternatifs mis en exergue par les grands oulémas et autres prêcheurs très au fait de la réalité.

Ce projet porté par l’ONUDC et le ministère mauritanien des affaires islamiques a permis a une cinquantaine de femmes comme Maimouna de mieux s’imprégner des connaissances avérées et au dessus de tout soupçon sur l’islam ainsi que d’une méthodologie appropriée pour la déconstruction du discours fallacieux et violent prêché par les extrémistes.

Ainsi dans son quartier populaire du PK 10 au Sud de la capitale mauritanenne  Maimouna qui tient une Mahadra (école coranique) ouverte aux femmes et aux adolescents, essaie de transmettre autant que faire se peut les contenus appris dans le cadre de ce projet dit des femmes « Mourchidates » (guides).

Pour elle : « En Mauritanie nous avons la chance d’avoir une population entièrement musulmane. L’enseignement coranique fait aussi partie de nos différentes cultures. L’extrémisme c’est nouveau chez nous. C’est une idéologie importée. On doit tous la combattre et refuser que notre jeunesse se perde et prenne ce chemin dangereux. 

Les extrémistes rendent un mauvais service à l’islam qui est totalement contre l’utilisation de la violence et la contrainte.

Chacun est libre de suivre sa voie et seul Dieu a le droit de juger. »

Maimouna estime que son discours est bien perçu par beaucoup de jeunes qui ne comprennent pas toujours où se trouvent la vérité et qui se laissent influencer par le discours violent et vindicatif des extrémistes. En effet ceux-ci : « classent les gens en musulmans et non musulmans et s’appuient sur la thèse du « Tafir ». Pour eux les non-musulmans sont des mécréants, des ennemis à combattre. Or cela est très simpliste. Dieu a honoré l’être humain qui dot être respecté quelle que soit sa religion, sa race ou son origine. Le vrai musulman, le vrai islam c’est celui qui  prêche la tolérance et la paix entre les humains. Voilà le discours que nous prêchons auprès des jeunes et des femmes mères de famille qui ont une grande responsabilité dans l’orientation de leurs enfants. »

Comme toutes les « Mourchidates », parallèlement à sa mission de guide et de prêcheuse de la bonne parole religieuse, Maimouna s’occupe aussi des questions ayant trait à la jurisprudence musulmane concernant les problèmes de conflits conjugaux, de mariage et autres.

Bakari Guèye

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