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Afghanistan : les Etats-Unis déclarent avoir mené des frappes et tué un membre de l’Etat islamique

Le Monde – La riposte n’a pas tardé. Les Etats-Unis ont annoncé, dans la nuit du vendredi 27 au samedi 28 août, avoir mené une frappe de drone contre un « organisateur » de l’Etat islamique au Khorasan (EI-K).

Ce groupe avait revendiqué l’attaque perpétrée jeudi après-midi à l’aéroport de Kaboul, qui a causé la mort de dizaines de personnes, dont treize militaires américains.

« La frappe aérienne sans pilote s’est produite dans la province de Nangarhar, en Afghanistan. Selon les premières indications, nous avons tué la cible », a précisé le commandant Bill Urban, du commandement central, dans un communiqué. Il ajoute n’avoir connaissance « d’aucune victime civile ».

Il n’apparaît pas encore clairement que l’homme tué dans la nuit était spécifiquement impliqué dans l’attentat-suicide de jeudi devant les portes de l’aéroport de Kaboul.

La promesse de Biden

Cette frappe aérienne américaine intervient vingt-quatre heures après la promesse faite par Joe Biden à la nation. « Nous allons vous pourchasser et vous faire payer », avait déclaré le président à l’adresse des auteurs de l’attaque la plus meurtrière en dix ans contre l’armée américaine en Afghanistan.

« Nous répondrons avec force et précision quand nous le déciderons, où et quand nous le choisirons », avait-il ajouté lors de ce discours solennel à la Maison Blanche.

La riposte, lancée depuis l’extérieur de l’Afghanistan, s’est produite au moment où les évacuations se poursuivent à l’aéroport de Kaboul, placé sous haute surveillance. Après l’annonce de la frappe, l’ambassade des Etats-Unis a demandé aux ressortissants américains de quitter « immédiatement » les abords de l’aéroport.

« Les citoyens américains se trouvant en ce moment à Abbey Gate, East Gate, North Gate ou New Ministry of Interior Gate devraient partir immédiatement », a indiqué l’ambassade sur son site Internet, sans donner plus de détails. La veille de l’attentat de jeudi, une alerte similaire avait été émise.

Le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a déclaré, plus tôt dans la journée, que la mission d’évacuation à l’aéroport de Kaboul, qui est censée prendre fin le 31 août, faisait toujours face à « des menaces précises et crédibles ».

Les nouveaux dirigeants du pays « ne s’occupent d’aucune des portes d’embarquement ni d’aucune des opérations à l’aéroport. C’est toujours sous le contrôle de l’armée américaine », a déclaré M. Kirby après que les talibans ont annoncé avoir pris le contrôle de plusieurs parties de l’aéroport.

Plus de 5 000 personnes encore réfugiées dans l’aéroport

Dans la journée de vendredi, la situation est demeurée calme à Kaboul, notamment autour de l’aéroport, où les vols affrétés par les Occidentaux ont repris. Plus de 5 000 personnes sont actuellement réfugiées dans l’enceinte de l’aéroport, attendant de monter dans un avion, a dit le général américain Hank Taylor, précisant que les exfiltrations se dérouleraient « jusqu’au dernier moment ».

Au total, environ 109 000 personnes ont été évacuées depuis le 14 août, veille de la prise de pouvoir des talibans à Kaboul, selon les derniers chiffres du gouvernement américain. L’OTAN et l’Union européenne avaient appelé à poursuivre les évacuations malgré l’attentat.

La France a mis fin, vendredi soir, à son pont aérien qui a permis d’évacuer « près de 3 000 personnes, dont plus de 2 600 Afghans » selon la ministre des armées, Florence Parly. La Suisse, l’Italie, l’Espagne et la Suède avaient également annoncé, vendredi, avoir terminé leurs vols d’évacuations, comme l’Allemagne, les Pays-Bas, le Canada ou l’Australie avant elles. Côté britannique, les exfiltrations connaissent leurs « dernières heures », a estimé le premier ministre Boris Johnson. Mais Londres remuera « ciel et terre » « pour aider à sortir » les Afghans éligibles à l’asile.

La communauté internationale reste très concernée par le sort de l’Afghanistan. Une conférence régionale se réunit samedi à Bagdad. Sont notamment attendus le président français Emmanuel Macron, l’Egyptien Abdel Fattah Al-Sissi, les ministres iranien et saoudien des affaires étrangères, et le roi de Jordanie, Abdallah II. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a convoqué les membres permanents du Conseil de sécurité pour une réunion, lundi, sur la situation.

Le Monde avec AFP

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