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Dialogue politique : A quelle sauce l’opposition sera-t-elle mangée ?

L’opposition mauritanienne qui se complait depuis plus d’une année et demie dans un profond sommeil commence à se débattre et à sortir de sa torpeur depuis l’annonce de l’organisation d’un dialogue national inclusif. En effet depuis l’arrivée du président Ghazwani au pouvoir avec son offensive de charme et sa politique de la main tendue, l’opposition semble avoir été foudroyée et hypnotisée.

Cette profonde léthargie qui n’a que trop durée et qui s’explique en partie par les conditions exceptionnelles imposées par la pandémie de la Covid 19, est en passe de se transformer en véritable course au clocher, dialogue oblige.

Du côté des partis politiques comme du côté des personnalités ayant une présence sur la scène, chacun est en train d’avancer ses pions et de se positionner conformément à un agenda sous tendue le plus souvent par une bonne dose de politique politicienne.

Ainsi, l’opposition avec son unité de façade a toujours du mal à se départir de l’étiquette « fantoche » qu’on lui a souvent collé à tort ou à raison. Alors que ce dialogue qu’elle appelait de tous ses vœux, à cor et à cri depuis de nombreuses années, commence à prendre forme, elle affiche déjà une image peu glorieuse avec des querelles intestines et des voix dissonantes.

Et l’unité sans laquelle l’opposition ne pourrait nullement se faire entendre risque une fois de plus de voler en éclats obligeant tous ses protagonistes à aller au dialogue en rangs dispersés, une nouvelle occasion en or pour le pouvoir d’imposer ses vues et d’adopter la feuille de route qui lui convient.

La symphonie discordante pré-dialogue est de mauvais augure et fait craindre le pire c’est-à-dire le scénario bien rodé que le pouvoir a toujours su mener rondement pour rouler l’opposition dans la farine.

Soit l’opposition se fracture et participe sans adopter une position commune et dans ce cas elle fonce directement vers le mur et perdra sur toute la ligne. Le scénario de 2016 est encore dans toutes les mémoires ; soit elle va au dialogue en bloc-ce qui est loin d’être acquis-et fait un marquage à la culotte pour obliger le pouvoir à lâcher du lest et à concéder des concessions intéressantes.

Quoiqu’il en soit, la situation actuelle du pays nécessite un dialogue profond et sérieux. Le pouvoir ne doit pas se faire d’illusion le citoyen lambda est très remonté. La vie est dure. Les injustices sont monnaie courante et l’exclusion est toujours là. Il convient donc pour le présdent de la République de ne pas se fier aux conseillers de l’ombre et à l’image biaisée qu’offrent les médias publics du pays pour lesquels tout est toujours rose.

Ce dialogue devrait aboutir à un consensus national sur les grandes questions de l’heure et permettre enfin à la Mauritanie de se réconcilier avec elle-même.

Bakari Guèye

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