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Turquie : le chef du Hamas Ismaël Haniyeh reçu par Recep Tayyip Erdogan à Istanbul

Le chef du Hamas Ismaïl Haniyeh est reçu samedi à Istanbul par l’un de ses plus fervents soutiens, le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui espère imposer sa médiation entre Israël et le mouvement palestinien. Selon les médias turcs, la rencontre a débuté peu après 14h30 (11h30 GMT) au palais de Dolmabahce sur le Bosphore, mais aucune image n’a été diffusée.

Selon les services de la présidence, aucune conférence de presse des deux dirigeants n’est par ailleurs prévue à l’issue de la rencontre, la première depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza le 7 octobre.

Le président Erdogan avait confirmé vendredi ce premier tête-à-tête depuis juillet 2023, tout en restant extrêmement discret sur son objet : «Gardons l’ordre du jour pour nous et M. Haniyeh», avait-il glissé aux journalistes. Le Hamas a pour sa part simplement indiqué vendredi soir que la guerre dans la bande de Gaza serait au menu des entretiens.

Le leader du Hamas était arrivé vendredi soir à la tête d’une délégation de son mouvement à Istanbul, l’un de ses lieux de résidence depuis 2011, mais où il ne s’est rendu officiellement qu’une seule fois, en janvier, depuis octobre. Il avait alors rencontré le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan, avec lequel il s’est longuement entretenu mercredi à Doha.

Lors de sa visite à Doha, a spécifié le ministre mercredi, les représentants du Hamas lui «ont répété qu’ils acceptent la création d’un État palestinien dans les frontières de 1967» donc, implicitement l’existence de l’État d’Israël, «et de renoncer à la lutte armée après la création de l’État palestinien».

«Plus besoin de branche armée»

«Le Hamas n’aura alors plus besoin d’avoir une branche armée et continuera d’exister en tant que parti politique», avait détaillé le ministre qui s’était dit «heureux de recevoir un tel message». Le ministre turc disait également s’être fait l’écho auprès de ses interlocuteurs des «inquiétudes des Occidentaux» pour qui le Hamas est un mouvement terroriste «qu’ils comparent à Daech», acronyme arabe désignant le groupe État islamique.

La Turquie, qui se veut le fer de lance du soutien à la cause palestinienne, apporte un appui solide et constant aux responsables du Hamas, mais elle s’est trouvée écartée de la médiation entre Israël et le mouvement palestinien. Cette visite de Ismaïl Haniyeh intervient au moment où le Qatar, qui assume un rôle pivot dans les négociations entre Israël et le Hamas, a dit vouloir «réévaluer» son rôle et alors que les négociations pour arracher une trêve et la libération des otages israéliens piétinent.

Les négociateurs qataris ont été particulièrement froissés par les critiques israéliennes et celles de certains démocrates américains. La Turquie pourrait donc en profiter pour tenter de reprendre la médiation.

Le chef de la diplomatie turque a par ailleurs reçu samedi son homologue égyptien, Sameh Choukri : tous deux ont insisté devant la presse sur les moyens de faire parvenir l’aide humanitaire à la population de Gaza, soulignant la «gravité» de la situation dans le territoire palestinien.

«Les événements récents (entre Israël et l’Iran, NDLR) ont détourné l’attention de la communauté internationale des conditions tragiques à Gaza», a déploré Sameh Choukri. Hakan Fidan a estimé pour sa part que «les autres pays ne devraient pas dire que (la situation) ne concerne que le Moyen-Orient. Tout ce qui concerne la Palestine affecte les lignes de fractures mondiales».

Le Figaro avec AFP

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