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Un gouvernement qui revêt un cachet hautement économique

Le nouveau gouvernement annoncé aujourd’hui, porte comme d’habitude l’inévitable empreinte du cachet tribal, régional et ethnique. Les fils de « grandes tentes » et de « grandes familles » ont eu comme d’habitude leur part du gâteau. En principe, en vertu des critères tacites, les nouveaux entrants allient l’expertise et la représentativité tribale et régionale.

L’équilibre entre les différentes forces conservatrices de l’establishment politico-social a été ainsi savamment respecté.

Les nouveaux ministres comme la plupart de leurs prédécesseurs  sont tous des hommes du sérail issus de la haute administration (Ex conseillers ou chargés de mission, Secrétaires Généraux, DG d’établissements publics ou privés, etc).

Le nouveau gouvernement se caractérise par un rajeunissement et par un grand changement au sein de l’équipe en charge des principaux secteurs économiques.

De ce fait, le remaniement revêt un cachet hautement économique avec les changements intervenus au niveau des ministères de l’agriculture, des ressources animales, du pétrole et mines et de l’économie.

Cela pourrait dénoter d’une volonté d’insuffler du sang neuf et de relancer la machine économique en redynamisant la croissance.

Il s’agit là en effet d’une priorité vu la pression de la demande sociale. En effet, à l’approche de l’élection de 2024, le président de la République aura beaucoup à gagner en changeant la donne et en accélérant le rythme d’exécution de son programme de développement.

L’on se demande cependant pourquoi l’ex ministre du pétrole et des mines a été parachuté comme ministre de l’économie alors qu’en qualité d’expert de renommée internationale dans les domaines pétroliers et gaziers et vu son profil de technocrate accompli et apolitique très au fait de ce qui se passe dans ce secteur stratégique, il était le mieux placé pour piloter l’entrée du pays dans le club des pays producteurs de gaz naturel.

Son remplacement par Nani Ould Chrougha ex ministre de l’équipement et des transports, suscite beaucoup d’interrogations.

C’est aussi le cas au niveau de plusieurs autres départements sensibles comme la santé et l’éducation où les changements récurrents des ministres mettent à l’eau les efforts entrepris du fait des chambardements au niveau des organigrammes et des ressources humaines.

A noter que tous les piliers de l’ancien gouvernement ont conservé leurs postes, il s’agit de tous les ministres détenant des portefeuilles de souveraineté (intérieur, justice, défense, Affaires étrangères et Affaires islamiques.)

Et en dehors des 8 néophytes tous les membres du nouveau gouvernement ont une expérience dans la gestion d’un département ministériel.

Il convient de souligner aussi le retour en force de Moctar Ould Diaye nommé par décret pour diriger le cabinet du président de la République.

Une récompense attendue pour cet homme brillant qui fait beaucoup de jaloux et qui a abattu un travail énorme au sein du parti INSAF aussi bien dans son fief au Brakna qu’à Nouakchott où il fut le Coordinateur de campagne et où le parti au pouvoir a évincé pour la première fois l’opposition au niveau de la capitale.

Il s’agit donc d’un précieux jocker dont la côte va monter en flèche avec cette grande confiance accordée par le président de la République.

Bakari Gueye

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