Guinée : premier cas du virus de Marburg, le premier en Afrique de l’Oues
Le Figaro – Un premier cas de la maladie à virus de Marburg, maladie hautement virulente qui provoque une fièvre hémorragique, a été enregistré en Guinée, le tout premier cas en Afrique de l’Ouest, a indiqué l’OMS lundi.
«La maladie à virus de Marburg, qui appartient à la même famille que le virus responsable de la maladie à virus Ebola, a été détectée moins de deux mois après que la Guinée a déclaré la fin de l’épidémie d’Ebola qui avait éclaté au début de l’année», a souligné le bureau régional de l’Organisation mondiale de la santé dans un communiqué.
L’information sur l’apparition du virus en Guinée a été confirmée par le gouvernement guinéen, dans un communiqué lundi soir.
«L’investigation enclenchée depuis le 4 août 2021 autour du cas n’a pas révélé de cas suspect de fièvre de Marburg. Cependant, 155 cas contacts ont été listés et suivis quotidiennement», a-t-il indiqué.
Une équipe dépêchée sur place
Le cas a été détecté dans la préfecture de Guéckédou, au sud du pays. Des échantillons prélevés sur un patient décédé lundi et testés par un laboratoire de terrain de Guéckédou ainsi que par le laboratoire national guinéen de la fièvre hémorragique se sont révélés positifs au virus de Marburg. Des analyses complémentaires effectuées par l’Institut Pasteur du Sénégal ont confirmé ce résultat, a indiqué l’OMS.
Le patient avait été soigné dans une clinique dans la localité de Koundou à Guéckédou, où une équipe d’enquête médicale avait été dépêchée afin d’étudier l’aggravation de ses symptômes. Une première équipe de dix experts de l’OMS, dont des épidémiologistes et des socioanthropologues, est déjà sur le terrain et fournit un appui aux autorités sanitaires nationales qui s’attellent à mener au plus vite une enquête approfondie, et à intensifier les interventions d’urgence allant notamment de l’évaluation des risques à la surveillance de la maladie, la mobilisation communautaire et le dépistage, les soins cliniques, la lutte anti-infectieuse et la fourniture d’un appui logistique.
Dans un tweet, le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a relevé la nécessité de mettre en œuvre «un effort concerté pour prévenir la transmission et protéger les communautés». Par ailleurs, la surveillance transfrontalière est renforcée de sorte à pouvoir détecter rapidement un cas éventuel. Les pays voisins sont en alerte.
Une transmission par les chauve-souris
La maladie à virus de Marburg se transmet à l’homme par les chauves-souris frugivores et se propage dans l’espèce humaine par contact direct avec les fluides corporels des personnes infectées, ou avec les surfaces et les matériaux, selon l’OMS. La maladie commence de façon soudaine, avec une forte fièvre, des céphalées intenses et un éventuel malaise. Les taux de létalité ont varié de 24% à 88% lors des épidémies précédentes, en fonction de la souche virale et de la gestion des cas, indique également l’organisation.
Bien qu’il n’existe pas de vaccins ou de traitements antiviraux approuvés pour traiter le virus, la réhydratation par voie orale ou intraveineuse et le traitement des symptômes spécifiques améliorent les taux de survie.
Mettre en place une riposte rapide
«Nous saluons la vigilance et l’action d’investigation rapide des agents de santé guinéens. Pour éviter que la propagation du virus de Marburg n’atteigne un rythme fulgurant, nous devons l’enrayer dès maintenant», a indiqué la Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.
«Nous travaillons avec les autorités sanitaires locales afin de mettre en œuvre une riposte rapide basée sur l’expérience et l’expertise acquises par la Guinée dans le cadre de la gestion de l’épidémie de la maladie à virus Ebola, qui se transmet de manière similaire», a-t-elle ajouté.
La préfecture de Guéckédou est la même que celle où s’est déclarée la récente épidémie d’Ebola, et où les premiers cas de l’épidémie de ce virus qui a sévi entre 2014 et 2016 en Afrique de l’Ouest avaient été détectés.
Le Figaro avec AFP