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Mauritanie : le Collège de Défense du G5 Sahel contre le terrorisme

Africanews – Le Colonel Major Nana Sangaré, officier de l’armée du Mali est stagiaire en fin de formation au collège de défense du G5 Sahel ici à Nouakchott en Mauritanie.

C’est la première femme à intégrer ce collège de défense depuis sa création. Aujourd’hui, elle fait partie de la 3e promotion qui va recevoir des diplômes de fin de formation.

Pour elle la femme militaire ne doit pas être mise à l’écart du processus de lutte contre le terrorisme dans la zone sahélienne.

« Oui, contre le terrorisme et le djihadisme la femme a beaucoup à apporter. C’est plus facile pour elle féminin d’avoir des contacts au sein de la population, cette population qui est vraiment terrorisée on va dire comme ça ; et aussi les femmes peuvent ouvertement parler de leurs problèmes aux femmes. C’est encore plus facile comme ça. Donc quand il y a une femme qui mène les enquêtes par rapport à quoi que ce soit, les femmes peuvent dire elles peuvent aller loin en disant tout » s’est confiée le Colonel Major Nana Sangaré des forces armées maliennes.

Ce collège était tout d’abord un projet mauritanien créée en 2013 bien avant la naissance du G5 Sahel. A l’origine, cette institution était destinée à rehausser le niveau et les capacités de l’armée de la Mauritanienne face à la nouvelle menace sécuritaire.

Le collège possède un centre de simulation capable de mettre le stagiaire en situation de terrain, et d’ailleurs il est interconnecté avec les centres du G5 Est et Ouest avec qui il peut avoir des exercices simultanés.

Mais vu la montée en puissance des actions de terreur dans la zone sahélienne, les autorités mauritaniennes ont décidé de le mettre à la disposition du G5 Sahel car faisant partie des pays qui font face au même environnement et aux mêmes difficultés. Ainsi, son association avec le G5 lui donnait une existence effective sur le terrain de la défense.

Ce collège de défense destiné aux élites militaire regroupe les deux niveaux de l’enseignement militaire supérieur qui sont l’école d’état-major et l’école de guerre.

Pour le directeur de cette école il devenait impératif de regrouper les cadres d’armées du G5 autour d’un même module de formation, car ils font face à la menace.

« Le G5 Sahel repose sur deux piliers, un piliers développement et un pilier défense et sécurité, les armées des pays du G5 étant confrontés à la même menace, il était judicieux que les cadres qui commandent les forces sur le terrain aient subis la même formation et là même vision de la menace, et la même approche méthodologique, et les mêmes procédés de travail parce que demain à l’issue ils vont se retrouver sur le même théâtre en train de travailler pour faire face au même ennemis », a précisé le Général Brahim Vall Cheikh, directeur du collège de défense G5 Sahel.

Le General Brahim reconnait qu’aujourd’hui les solutions militaires ne sont plus suffisantes dans la gestion des conflits, car l’environnement a un grand impact sur la situation et la population. Il est donc question pour les stagiaires de s’approprier de ces domaines dans les cours qui leur sont dispenser pour une maîtrise parfaite du terrain.

Ils doivent désormais tenir compte de l’aspect social, humanitaire et des droits de l’homme dans leur exercice sur le terrain.

Arrivés à la fin de leur formation, ce sont 44 officiers stagiaires qui se sont vu remettre leur diplôme des mains du ministre tchadien de la Défense qui n’a pas manqué de rappelle que désormais, c’est aux sahéliens de résoudre les problèmes du sahel, et non aux étrangers grâce à cet outil mis à leur disposition. Les stagiaires quant à eux souhaitent que l’aspect environnement du Sahel fasse partie de l’essentiel des cours dispensés ici.

« Le collège de Défense du G5 Sahel est un modèle vivant qui découle du principe fondateur de la prise de conscience de nos Etats qui se traduit par l’appropriation des problèmes sahéliens par les sahéliens eux-mêmes », a réagit le général Daoud Yaya Brahim, ministre délégué à la présidence du conseil chargé de la Défense nationale.

« Il y a une approche type surtout dans le domaine de l’environnement, et c’est sur cela qu’il faut mettre l’accent. Et j’espère qu’après cette formation que nous avons reçue ici, que nous soyons assez efficaces sur le terrain pour combattre le terrorisme » a déclaré Baradile Zadilba, chef de bataillon de l’armée tchadienne.

En 3 ans de fonctionnement effectif, 106 officiers ont été formés dont certains déployés au sein de la force mixte du G5 Sahel. Désormais l’école va s’ouvrir aux officiers qui ne sont pas du G5 Sahel. Pour cette troisième promotion d’ailleurs on peut avoir des officiers de l’armée d’Arabie Saoudite. Et très prochainement le Cameroun a demandé à envoyer des militaires ici. En rappel ce collège a été construit grâce à un financement des Emirats Arabes Unis. Son extension se poursuit dans le but d’accueillir plus d’étudiants.

Le collège de défense du G5 Sahel est la première institution transnationale à offrir des enseignements en terme de techniques et d’opérabilité dans la zone du Sahel aux officiers militaires. Le message est désormais clair pour les responsables de cette institution : c’est aux sahéliens de trouver la réponse au problème du Sahel. Pour combattre les terroristes et les djihadistes, il ne suffit plus de faire seulement la guerre, mais désormais, il faudrait associer la population à ce processus.

Joël Honoré Kouam

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