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En Mauritanie, la police patrouille dans le désert à dos de dromadaire

Africanews – En Mauritanie, le dromadaire fait partie des symboles de l’Etat, mais pour les familles avoir un dromadaire est une question de culture et d’honneur. Ainsi, dans la garde nationale, il existe une unité appelée les Méharistes de la garde Nationale, des policiers montés à chameaux qui vont au contact de la population, cas pratique dans la localité d’Achemime.

Si le long de la frontière a longtemps été confronté au terrorisme et à l’insécurité, le gouvernement a depuis instauré une police spéciale, composée de près de 300 hommes. Vêtue de manière traditionnelle et montée sur des dromadaires, les policiers se rendent dans les zones reculées du désert afin de lutter contre le terrorisme, et de venir en aide aux personnes.

Reconnus pour leur art de la guerre dans le désert, ils font principalement de l’assistance et aident au développement social auprès des habitants.

« Le groupement des nomades aide la population, non seulement ils enseignent, ils les instruisent, ils les sensibilisent sur les problèmes de santé, bref ici, on se focalise sur tout ce qui concerne le développement local des villages ou des campements nomades », détaille le lieutenant-colonel Ahmed Abdallahi Ely, commandant du groupement Nomade de la garde nationale.

Pour le ministre de l’Intérieur, cette unité joue un rôle fondamental dans la sécurisation des frontières du pays et assure également les services de proximité de bases du gouvernement dans les zones reculées.

« On a le groupement nomade qui à la fois participe à la sécurisation des frontières du pays, et puis en même temps, il assure un service public de proximité auprès des populations », explique le ministre de l’Intérieur Mohamed Salem Ould Merzoug. « Il assure aussi un encadrement, et il est aussi un élément important de la sécurité dans le pays qui est donc la collecte des renseignements ».

Dans le cadre de leurs actions humanitaires, ils effectuent l’essentiel du service public, comme la distribution de l’eau, la prise en charge des malades, l’enseignement des enfants, et le transport public.

« La stabilisation que le groupement des nomades opérant ici a donné des résultats satisfaisants. Toutes les populations dans cette zone sont contentes d’avoir un outil qui leur sert, qui est là pour les servir et les sécuriser, ce qui a joué un très grand rôle pour créer le patriotisme et l’appartenance à la nation », continue le lieutenant-colonel.

« Les nomades de la Garde nationale ont fait beaucoup pour nous », explique une habitante d’Achemime, « avant qu’il ait un réseau d’eau, ce sont eux qui nous ravitaillaient, on sent que nous sommes en sécurité depuis qu’ils sont là, ils font des consultations gratuites et nous distribuent gratuitement des médicaments à Achemime ».

Avec l’aide de l’Union européenne, près de 250 dromadaires devraient grossir les rangs dans les jours qui viennent, en plus de la construction d’un nouveau centre de formation qui pourra accueillir 320 personnes. Avec ces effectifs, la garde nationale pourra s’ouvrir au Mali et à d’autres pays dans la même situation.

Joël Honoré Kouam

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